mardi 22 juin 2010

VIVRE SA VIE - JEAN LUC GODARD


Nana fréquente depuis quelques années Paul, un journaliste raté. Nana s'ennuie et voudrait changer de vie, même si elle éprouve encore de la tendresse pour Paul. Elle aimerait surtout résoudre ses problèmes d'argent. Un soir, elle accepte de suivre à l'hôtel un inconnu rencontré sur les Champs-Elysées et se livre à la prostitution...


Le film est composé de douze tableaux, douze blocs de mise en scène, dépouillés, théâtraux. Le tournage a été largement improvisé, Godard construisant le récit à mesure qu'il tournait. Une démarche plus que dangereuse mais le cinéaste a réussit malgré tout à trouver un équilibre, à livrer un film cohérent, parfaitement construit, finement élaboré, tant dans le travail d'image que du seul point de vue narratif. Godard aborde frontalement, pour la première fois dans un long-métrage, un thème qui deviendra majeur dans son oeuvre : la prostitution. On suit l'itinéraire de Nana, au début simple vendeuse de disques, qu'on voit glisser insensiblement vers une prostitution de plus en plus "professionnelle". Le spectateur assiste, impuissant, à cette lente dérive, dont il sent vite qu'elle aura une issue inexorablement tragique. Comme toujours, chez Godard, la question de la prostitution n'est pas gratuite, car elle en soulève une autre, bien plus cruciale : celle de la liberté de l'individu.En "choisissant" de vendre son corps, Nana achète (ou croit acheter) sa liberté. Les douze tableaux s'enchaînent, trouvent une cohérence entre eux, s'imbriquent pour composer un tout, une trajectoire certes tragique et bouleversante mais ou le cinéaste a la délicatesse de nous assommer que dans les secondes précédent le mot fin. 
La conclusion est brutale, surprenante, presque révoltante ...




VIVRE SA VIE, JEAN LUC GODARD >> 4,2/5

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