mercredi 15 septembre 2010

A STREETCAR NAMED DESIRE BY ELIA KAZAN



Blanche Dubois rend visite à sa sœur Stella, mariée à Stanley Kowalski, homme impulsif etfacilement violent. On se rend compte très vite que Blanche est ruinée. Elle a perdu sa demeure de « Belle rêve » et son emploi de professeur à la suite d’une aventure avec l’un de ses élèves. Elle a dû aussi se faire plus ou moins payer pour ses charmes ou entretenir par « la bonté des inconnus ».Tout ça l’a laissé souillée, nerveusement fragile, toujours romanesque mais aussi profondément mythomane. Elle veut occulter ce passé peu glorieux. Stanley reste insensible à ses minauderies et voit simplement qu’elle a dilapidé les biens de sa femme (donc les siens). Il passe son temps à la harceler pour la démasquer. Ils’échine à découvrir et à dévoiler le passé trouble de cette femme instable. S’estimant lésé, il fera tout pour la détruire.


 Il y a d'abord Marlon Brando, toujours dans la force brute, dans la violence suggérée et prête à éclater à tout moment, il dégage quelque chose d’animal et d’effrayant, tant il est dans le naturel, en opposition parfaite avec le personnage de Vivien Leigh (Je me suis d'ailleurs demandé pourquoi il n'a pas obtenu d'oscar pour ce film ...) "Every man’s a King, and I’m the King around here, and don’t you forget it". Sexy en diable, vêtu d’un débardeur sale, déchiré, laissant apparaître des muscles saillants, luisants de sueur ... Stanley Kowalsky est la pierre de fondation du mythe Brando ... (The Wild One et A Streetcar Named Desire m'ont totalement converti ;-) c'est vrai qu'avant je ne le connaissais que comme Le Parrain ^^ ou pire à la fin de sa vie lorsqu'il était obèse, le voir jeune a changé la donne (oui, je suis faible :p) et puis il n'y a pas à dire c'est vraiment un excellent acteur !!) Il donne vie et ambivalence à ce personnage qui aurait pu être profondément antipathique (alors qu’il est odieux) (La fameuse scène "Hey Stellaaaaaaaaaaaaaaaaa"). 


Le personnage de Blanche, quant à lui, prend un relief étrange grâce à Vivien Leigh. Blanche, dépressive, se réfugie dans un monde imaginaire pour ne pas affronter l’horrible vérité (jusqu'à sombrer totalement dans la folie ...) : la perte de Belle Rêve, sa vie de poule de luxe. Elle ment sans cesse (à elle-même et aux autres) pour entretenir son monde d’illusions d’où Stanley la tire, de plus en plus violemment. Lorsqu’on connaît un peu la vie de l’actrice, ce rôle devient plus émouvant encore. Elle-même maniaco-dépressive et s’identifiant à l’excès aux rôles de femmes torturées qu’elle interprétait, elle souffre déjà à cette époque de sautes d’humeur graves qu’elle tente de calmer par l’alcool, elle a également, comme son personnage (qui fuit, à la fois par coquetterie et pour se protéger des autres, la lumière du jour), la hantise du temps qui passe. 


Tous les personnages sont sur le fil du rasoir, sur les nerfs, au bord de l’hystérie. Ils boivent et fument beaucoup. Ils sont tous torturés, perturbés. Les rapports entre eux sont tendus, fiévreux. Même Stella qui aime son mari agit comme une droguée accro qui ne peut pas décrocher du désir qu'elle éprouve pour cet homme brutal. Même les sentiments, qui ailleurs seraient banals, prennent ici un caractère malsain, glauque. La proximité de la folie, menace permanente sur les personnages donne un caractère étrange à tout ce qu’ils traversent. 


Une ambiance étouffante domine, fascinante ... On découvre les secrets des protagonistes dans une atmosphère à la fois très violente et très psychanalytique. Un film mythique, un chef d'oeuvre qui vaut son pesant d'or :-)

A VOIR ABSOLUMENT !!!


UN TRAMWAY NOMME DESIR >> 4.5/5 

Petite précision : Il s'agit d'une adaptation du roman du même nom de Tennessee Williams, avant d'être un film, Un Tramway Nommé Désir, a d'abord été une pièce de théâtre (toujours avec Marlon Brando, Kim Hunter et Karl Malden, seule Vivian Leigh a été castée pour l'occasion).

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