samedi 15 janvier 2011

SOMEWHERE - SOFIA COPPOLA


Johnny Marco, acteur à la réputation sulfureuse, dépressif, vit à l'hôtel du Chateau Marmont à Los Angeles. Il y erre comme une âme en peine entre 2 tournages. Même les danseuses de strip, qui viennent régulièrement faire leur show dans sa chambre, n'arrivent pas à le faire sortir de sa torpeur. Sous l'instance de son ex-compagne, il doit s'occuper de sa fille Cléo, âgée de 11 ans, le temps d'un week-end. Entre une compétition de jeu vidéo, une virée à la patinoire et un voyage surréaliste en Italie où Johnny doit recevoir un prix, le père et la fille vont se rapprocher.


Un film de Sofia Coppola, c'est tellement rare que forcément cela crée une forte attente de la part du public ... de son public dont je fais partie. Le vide est un sujet difficile à traiter de manière intéressante. Beaucoup de réalisateurs se sont essayés à cet exercice périlleux qui consiste à filmer le néant sans tomber dans les travers d'une succession de cadres vides sans intérêt. Films après films, c'est peut-être le sujet de prédilection de Sofia Coppola qui adore filmer l'ennui de vies vidées de sens, des personnages qui tournent en rond vainement . Elle confirme cette envie dans Somewhere. Le premier plan même s'il n'est guère subtil : une Ferrari qui multiplie inlassablement les tours de piste sur un circuit automobile circulaire nous prépare à ce qui va suivre ... Sofia Coppola nous promène effectivement en terrain balisé : pour elle, l'errance passe encore par la répétition des séquences et les longs plans sur le regard sans vie de son acteur, Somewhere se caractérisant ainsi par un rythme indolent, mystérieux, contemplatif et vaporeux (la marque de fabrique de la jeune réalisatrice). Ici, il n'est plus question cependant de spleen adolescent mais de revers de la célébrité (la solitude). Johnny est enfermé dans un monde, celui du star system qu'il ne supporte plus (les petites hypocrisies (lorsqu'il se fait prendre en photo avec une actrice qui le déteste), les privilèges, les attentions obséquieuses de son entourage, les questions tour à tour niaises et philosophiques des journalistes, ...), tout n'est que futilité, artifice. L'apparition de Cleo change la donne et apporte notamment les plus belles séquences du film : la géniale scène à la patinoire, à la piscine, ... Je ne vous cache pas que je me suis ennuyée fermement à plusieurs reprises ... mais ... Somewhere laisse une drôle d'impression en sortant (un peu comme tous les S. Coppola d'ailleurs) ... comme si la mélancolie (omniprésente) que distille Sofia tout au long de son film déteignait sur vous ... et puis il y a la B.O., extrêmement chouette (T. Rex, Kiss, Phoenix...), le casting excellent, les apartés cocasses, les répliques assassines (les SMS anonymes que reçoit Johnny : Why are you such an asshole etc) ... et surtout ce traitement si caractéristique de l'image (des paysages le plus souvent)  ... 


SOMEWHERE, SOFIA COPPOLA (5 janvier 2011) >> 3,5/5

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