mercredi 20 avril 2011

GHOST WORLD - TERRY ZWIGOFF


Enid Coleslaw et Rebecca Doppelmeyer, sa meilleure amie, n'ont jamais vraiment eu d'affinités avec les autres lycéens, qu'elles trouvent bêtes et immatures. La fin de l'année approche et c'est avec un grand soulagement qu'elles vont laisser derrière elles tous ces losers. Elles décident d'habiter ensemble et de vivre sans règles, ni contraintes. Cependant, Enid échoue à ses examens terminaux et doit suivre des cours d'été pour obtenir son diplôme. Elle va alors se lier d'amitié avec Seymour, un adulte qu'elle trouve original et séduisant.


Avec son adaptation du comic de Ghost World, Terry Zwigoff réalise une comédie dramatique, tendre, subtile et bouleversante sur une adolescente inadaptée au monde, paumée, cynique, refusant les concessions avec conviction (l'apparence et les traits de caractère rappellent la série animée Daria). Sa vie se résume en quelques mots : faible intérêt pour l'école, inaptitude au fast food (travail sous payé, sous expérimenté), incompatibilité d'humeur avec les fantômes qui peuplent sa ville. Parmi ces fantômes, on trouve Norman qui attend l'arrivée d'un bus dont la ligne est fermée depuis 2 ans




Josh, garçon rebelle mais humain, trop pour Enid, Roberta ex-hippie reconvertie en prof d'arts pla bidon, son père aimant par défaut. Rebecca son amie, suit dans un premier temps son attitude de rejet du monde  




mais finit par s'idéaliser dans une vie ordinaire avec des verres suédois et un appartement personnel rempli d'affreuses affaires communes.


Enid déboussolée se lie d'amitié avec Seymour (incarné par l'excellent Steve Buscemi) qui est à la fois son héros et sa plus grande peur. Seymour le rebelle, fan de blues est, avec le temps, Seymour le loser. Un être qui en rejetant une vie standard se retrouve terriblement seul ... 




Réflexion sur le non conformisme avant tout




 Ghost World aborde également de manière atypique d'autres sujets comme l'art, le racisme et la société de consommation. Le tout bien sûr avec humour et ironie !




 Film rebelle, film sur l'adolescence, film sur le passé qui s'efface, film sur les difficultés de l'entrée dans l'âge adulte, film romantique, film drôle (un bon nombre de répliques cultes), film tragique, film émouvant, film satirique, Ghost World est tout cela à la fois. Mais le succès du film tient aussi au fait que chacun peut se retrouver dans un des personnages ... L'atmosphère un peu surréaliste et poétique est par ailleurs très réussie, la réalisation rythmée est simple mais efficace. Les acteurs sont fantastiques - mention toute particulière à Thora Birch et Steve Buscemi - tout comme la B.O. bref j'ai passé un excellent moment ! A voir absolument !




GHOST WORLD, TERRY ZWIGOFF (date de sortie : 5 juin 2002) >> 4/5 

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