mercredi 15 juin 2011

MISFITS



Créée par Howard Overman en 2009, Misfits met en scène 5 jeunes « rebelles » condamnés à remplir des travaux d’intérêts généraux. Leur vie bascule lorsqu’un orage éclate et  confère à chacun des pouvoirs surnaturels ... 

Le pitch sonne assez cliché ... certes ... on ne peut pas s'empêcher de penser à Heroes ... mais Misfits n'a rien à voir avec cette dernière heureusement ! Avec ce style de séries SF/fantastique, on est plutôt habitués à une overdose d'effets spéciaux en tout genre qui nuisent souvent à la qualité du scénario. Ici, rien de tout ça, on sent bien que tout a été misé sur les relations humaines, les dialogues (extrêmement bien travaillés, drôles, très 2d degré et collant parfaitement aux personnages) et sur les sentiments de ces 5 marginaux aux antipodes des super héros traditionnels (ils se servent surtout de leurs pouvoirs pour planquer leurs conneries ^^). 




Chaque personnage est aussi dingue qu'attachant à sa manière. Nathan, le mec insupportable avec tout le monde qui passe son temps à faire des blagues foireuses, salaces (étonnamment, il n'est pas lourd, c'est même le plus marrant de la bande). Derrière sa carapace se cache évidemment un garçon pas si sûr de lui qui a longtemps souffert de l'absence de son père. C'est le seul à ne pas découvrir son pouvoir tout de suite (et quel pouvoir !).


 Simon (celui que je trouve personnellement le plus touchant) qui bénéficie certainement de la personnalité la plus complexe. Au départ, c'est le geek classique, pas bien dans sa peau, qui ne sait pas parler aux filles mais qui comme tous les mecs de son âge à des envies et des besoins à assouvir. Son pouvoir ? Celui de devenir invisible mais pas vraiment à sa guise, il ne le maîtrise pas encore très bien.


 Curtis, le sportif sympa qui aurait pu être une star de l’athlétisme et représenter  les British aux JO si l'on n'avait pas retrouvé de la coke sur lui un soir de débauche. L'orage lui apporte le don de voyager dans le passé afin de réparer ses erreurs et parfois celles des autres.


 Kelly, l'anglaise typique qui parle fort et jure comme un charretier, qui a le cuissot bien fourni et qui ne se laisse pas faire . Elle obtient le pouvoir classique de lire dans les pensées. 


Alisha enfin, une forte tête, qui sait mener les garçons par le bout du nez. Son don est très particulier et pas très utile finalement : celui de rendre les garçons fous de son corps rien qu'en les touchant, quasiment jusqu'au viol. En gros, ce qu'elle savait déjà faire mais en pire ... 


C'est là toute l'intelligence de la série : elle se sert du prétexte des pouvoirs surnaturels pour dresser des portraits réalistes d'adolescents typiques un peu paumés. On retrouve forcément ce qui fait la gloire de Skins (ou Sugar Rush etc) mais associé à du thriller voire à du gore parfois. Cette association inédite n'est absolument pas indigeste. C'est drôle, rythmé, prenant, inquiétant.


 La bande son est géniale passant de Joy Division à Blur (et bien d'autres : Joy Division, Kraftwerk, Blur, Dead Weather, Velvet Underground, Black Keys, Echo & The Bunnymen, Kasabian, ...)  avec beaucoup d'aisance. 


Visuellement parlant, c'est sale, sombre, urbain, désespéré et parfaitement maitrisé !  


Vivement la saison 3 (il faut tout de même admettre que le personnage de Nathan va terriblement me manquer !) !!

Rechercher dans ce blog