lundi 29 août 2011

BADLANDS - DIRTY BEACHES



Dirty Beaches, c’est avant tout un personnage. D’abord un physique : celui d’Alex Zhang Hungtai, un grand Taïwanais, le bras serti d’un serpent tatoué. Puis une histoire : l’enfance errante du fait des pérégrinations professionnelles de son père entre Taïwan, Hawaï, l’Amérique du nord…

Le son est d'abord brumeux, presque poussiéreux, puis sur une mélodie issue d'un passé révolu arrive un chant rempli d'écho, lézardé à grands coups de guitare électrique ... L'univers d'Alex Zhang Hungtai, alias Dirty Beaches est singulier. Badlands est assemblé de souvenirs d'enfance : les disques de doo woop de son père (les Ronettes, Françoise Hardy) sont découpés en boucles et empilés, recouverts de guitares et de chants parfois trainants parfois violents. Les mélodies mystérieusement romantiques et vénéneuses et guitares sales se mêlent et se combinent à dessein pour former une atmosphère minimale, bancale, cinématographique et lugubre. Le minimalisme des boucles et des samples reflètent un no man's land arpenté par un homme seul, un peu désespéré, errant sans attache, presque en cavale, avec ses démons et ses obsessions. Les loops alternent gimmicks rock détournés comme dans Horses, Hundred Highways ou Sweet 17 et les lancinants rythmes industriels de Speedway King et Black Nylon. Dirty Beaches convoque ainsi successivement Elvis Presley, Suicide, The Velvet Underground, The Cramps et David Lynch pour créer un rock étonnamment (post) moderne et addictif. 


BADLANDS, DIRTY BEACHES (date de sortie : 4 avril 2011) >> 4.3/5

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