mercredi 28 décembre 2011

SUBMARINE - RICHARD AYOADE


Oliver Tate a 15 ans. Sa tête de Beatles cadavérique, son accent anglais à couper au couteau et son air de poète incompris font de lui l’objet de nombreuses moqueries au lycée, et pour cause : Oliver Tate est dans un autre monde, le sien. Il se rêve à la fois acteur et réalisateur de sa propre vie, héros branché d’un navet sans nom dont il ferait la voix off et où défileraient des paysages de bord de mer sur un air de rock-indé. Mais la réalité est toute autre, et dans la réalité, Oliver est un garçon totalement désemparé sous des airs d’agité du bocal à tendances névrotiques. Et pour cause : ses parents traversent une crise de couple importante doublée d’une activité sexuelle au point mort, et Oliver soupçonne sa mère de flirter avec le nouveau voisin, un espèce de Jean-Claude Van Damme à nuque longue qui donne des conférences mystiques dans un décor de discothèque. En parallèle, et comme si cela ne suffisait pas, Oliver connaît des difficultés à convaincre Jordana, sa petite amie, une brunette pyromane et un brin dure à cuire, de coucher avec lui une bonne fois pour toutes. Nageant à contre-courant dans son océan de problèmes, Oliver Tate découvre que sa vie ne correspond en rien au script qu’il avait imaginé.. ou presque.


Submarine nous entraine dans un univers british et décalé, le tout porté par un humour décapant voire même grinçant et une bande-son à tomber, composée par Alex Turner. Le film gravite autour d'Oliver, un ado tour à tour adorable, touchant ou détestable. Richard Ayoade a choisi d'en faire un anti-héros à la Salinger. Oliver pleure, ne fait pas ce qu'on attend de lui, se laisse aller, ... Cultivé, curieux, sans limite, en avance sur son âge, romanesque, un peu égoiste, aventureux, Oliver est un personnage complexe et intéressant. Le jeune Craig Roberts sur lequel repose donc tout le film est une vraie révélation, se confondant totalement avec l'étonnant Oliver. Mais les seconds rôles ne sont pas pour autant en reste, à commencer par Yasmin Paige, fabuleuse petite diablotine dans le rôle de Jordana mais aussi Sally Hawkins et Noah Taylor absolument parfaits en parents totalement déconnectés de la réalité. La mise en scène de Submarine est également originale. D'abord par la voix off (le film est raconté à la première personne) mais aussi par le biais d'une caméra toujours en mouvement. Le réalisateur instaure notamment un hilarant contraste entre le flux de pensée de son personnage et les images effectives de sa vie qui se déroule… Il soigne certains effets, toujours efficaces, transformant parfois son héros en véritable psychopathe ou sa matière filmique en véritable thriller, par le biais d’un montage frénétique et délirant. Le film a aussi des airs de chronique adolescente, version parodique bien sûr : alors qu’Oliver décrit une scène de son futur « biopic » filmée à la grue s’éloignant de lui dans un grand mouvement aérien, on ne voit à l’écran qu’un pauvre effet de zoom arrière, car comme il le dit, le film de sa vie n’a que ce genre de moyens pour le moment… Submarine est loufoque et profondément humain. Les tromperies, les mensonges et les coups-bas sont racontés avec simplicité et naturel. Les dialogues sont paradoxalement de grande qualité, à la fois tordants et second degré. Le film est également hanté par une mélancolie omniprésente, les paysages de bord de mer qui défilent indifféremment, le héros romantique en proie à des doutes et à des interrogations qu'il ne maitrise pas, le côté "amateur" et surtout la B.O. d'une beauté indéniable ne font que renforcer cette impression. Entre références à la Nouvelle Vague et humour british contaminé par une ironie noire, Submarine, charismatique et talentueux se révèle un pur plaisir et vaut très largement son pesant de cachuètes ! 1h47 de bonheur ;-)


Et puis bon je suis totalement amoureuse des chansons composées pour l'occasion par Alex Turner

Découvrez la playlist BO SUBMARINE de Cultiz








SUBMARINE, RICHARD AYOADE (date de sortie : 20 juillet 2011) >> 3.9/5

mardi 27 décembre 2011

HEATHERS - MICHAEL LEHMANN


Trois filles de riches chacune prénommée Heather font la pluie et le beau temps dans le lycée de Westerburg. Elles acceptent pour la première fois une étrangère dans leur sein, Veronica, dont elles exploitent la candeur et la naïveté. Celle-ci, sous l'influence de J.D., se prend à rêver de vengeance, et le jeu tourne alors en drame...

Marqué par un humour noir tout ce qu'il y a de plus déroutant et par une esthétique très pointue bien que datée, centré sur les thèmes du suicide adolescent, du mass murder et de la pression sociale constante à laquelle sont soumis les lycéens, ce film fait figure d'ovni au sein des teen movies 80's. Heathers on peut le dire préfigure autant Clueless, Mean Girls qu'Elefant. L'idée dominante de ce film est celle d'une société lycéenne sclérosée par la méchanceté et les discriminations et qu'il est nécessaire de purger d'une manière ou d'une autre. Daniel Waters porte un regard peu consensuel sur les adolescents. Le mal-être teen ne tient ici pas à un conflit générationnel et à la pression subie de la part des adultes non, les ados sont simplement victimes d'eux-mêmes, l'entrée au lycée ne serait en effet que l'entrée dans la vie adulte, il ne serait que la vraie vie qui reproduit d'ailleurs les mêmes inégalités sociales. 
People will look at the ashes of Westerburg and say, "Now there's a school that self-destructed, not because society didn't care, but because the school was society. 
Veronica voit même son appartenance au clan des Heathers comme un boulot
they're people I work with, and our job is being popular and shit.
Les thématiques traitées dans le film font donc froid dans le dos : on y parle de suicides, d'humiliations entre élèves ou de sexualité crue mais de façon très cynique. Entre les séquences d'enterrements à répétitions toujours filmées de façon différentes et les nombreuses tueries bien débiles, les parents fous ou lobotomisés, les élèves vrais moutons de Panurge, JD l'anarchiste égocentrique, pas le temps de souffler, d'autant que Lehmann fait preuve d'une inventivité exemplaire dans la réalisation en adoptant un petit côté surréaliste

Heathers est au final un modèle de comédie noire (les citations tordantes sont légions) décalée, au casting impec (Christian Slater en fait parfois un peu trop mais il reste charmant et Winona Ryder est juste excellentissime, j'adore ses looks en plus) ! Un film culte à voir si ce n'est déjà fait ! 

“I prayed for the death of Heather Chandler many times and I felt bad everytime I did it but I kept doing it anyway. Now I know you understood everything. Praise Jesus, Hallelujah.”
Well, fuck me gently with a chainsaw. Do I look like Mother Theresa?
Did you get a brain tumour for breakfast ? 


HEATHERS (sorti en France sous le titre de Fatal Games [Pourquoi avoir traduit le titre original par un autre titre en anglais ? Je n'en ai pas la moindre idée ...]) 1988, MICHAEL LEHMANN >> 3.75/5

lundi 26 décembre 2011

PAN AM


Les années 60 font parties, depuis toujours ou presque, de mes périodes historiques de prédilection. Vêtements, art, musique, ... tout me parait fascinant. Si j'ai bien conscience que cette époque n'a pas été aussi rose qu'on aime à se l'imaginer [Guerre Froide, ségrégation, ... ] j'aurais malgré tout adoré vivre les 60's (de préférence en Amérique ou en Angleterre bien sûr). 


C'est pourquoi lorsqu'une série tv traite du sujet, j'en deviens rapidement accro. Il y a d'abord eu American Dreams puis Mad Men (qui bien sûr n'a pour l'instant encore jamais été égalée) et depuis peu Pan Am dans laquelle on suit le quotidien très glamour de 4 hôtesses de l'air et de 2 capitaines au sein de la plus célèbre compagnie d'aviation de tous les temps, Pan American World Airways évidemment ! 


De ville en ville, de pays en pays, ... les pérégrinations de Maggie (Christina Ricci !), Colette, Dean, Laura, Kate et Ted nous entraînent à Berlin, Paris, New York ... A chaque épisode, sa destination. Les costumes, les décors et la bande originale sont très soignées. Le jeu d'acteurs est plutôt bon, les épisodes bien construits sur fond politique, la touche "frenchy" à travers le personnage de Colette me plaît beaucoup.


Le scénario est assez classique et tès girly : pression familiale, vie d'employée 60's, affaires d'espionnage, romances en péril, ... mais n'en réserve pas moins son lot de surprises. 


Pan Am est à mon avis, parfaite pour patienter jusqu'au retour de Mad Men :-) J'espère vraiment qu'une deuxième saison verra le jour, mais malheureusement (et c'est bien dommage ...) rien n'est moins sûr ...



jeudi 22 décembre 2011

EL CAMINO - THE BLACK KEYS


19 mois seulement après avoir lancé Brothers, un album qui a connu un beau gros succès, le duo blues-rock américain The Black Keys récidive avec El Camino, un autre opus enregistré sous la houlette du producteur Danger Mouse.

El Camino poursuit dans la même veine que Brothers mais se révèle moins convaincant que son prédecesseur ... Les Black Keys ont définitivement claqué la porte du rock indépendant et s’ouvrent les grilles des stades. Le son en effet même s'il est toujours soul est désormais un peu trop propre et travaillé. Dan Auerback et Patrick Carney n’évoluent plus dans le groove sale et la distorsion blues rock qui faisaient leur personnalité. El Camino ne manque cela dit pas de riffs contagieux, accroches vénéneuses et refrains hypnotiques ... mais le tout est plus commercial, plus froid et moins viscéral que d'habitude, l'album est très honorable (du bon rock mais du Black Keys moyen), une petite déception persiste malgré tout ...les Black Keys semblant rentrer dans le rang .....


Money Maker by The Black Keys on Grooveshark
Run Right Back by The Black Keys on Grooveshark


EL CAMINO, THE BLACK KEYS (date de sortie : 6 décembre 2011) >> 3.25/5

lundi 19 décembre 2011

LA HAUT - PETE DOCTER, BOB PETERSON


Quand Carl, un grincheux de 78 ans, décide de réaliser le rêve de sa vie en attachant des milliers de ballons à sa maison pour s'envoler vers l'Amérique du Sud, il ne s'attendait pas à embarquer avec lui Russell, un jeune explorateur de 9 ans, toujours très enthousiaste et assez envahissant... Ce duo totalement imprévisible et improbable va vivre une aventure délirante qui les plongera dans un voyage dépassant l'imagination. 


Là-Haut débute par une histoire riche en émotion. Celle de cet homme qui tout au long de son existence vivra un véritable conte de fées avec sa femme, jusqu’au jour où celle-ci est emportée par une grave maladie. Notre héros va sombrer alors dans une immense tristesse.  20 minutes poignantes, tout en sensibilité et poésie. Ici pas de grosses ficelles mélodramatiques mais des sentiments à l’état pur qui vous serrent le cœur. Mais rassurez vous, on range rapidement les mouchoirs pour embarquer dans une aventure fraîche pleine de rebondissements, d'humour et de jolie philosophie (cette dernière ne s'égare jamais sur les chemins de la morale poussive). Les situations sont décalées et les répliques croustillantes. Les personnages quant à eux, qu'il s'agisse des personnages principaux tels que Carl qu'on croirait tout droit sorti de Gran Torino ou des personnages secondaires comme Dug, charmant chien plus pataud que féroce sont attachants. La qualité de l'animation, enfin, est irréprochable : la finesse du poil dans le pelage du chien, la fluidité hyper réaliste de tout élément liquide, la légèreté avec laquelle évolue la maison dans le ciel, les paysages grandioses aux perspectives vertigineuses,  ... Drôle, efficace, débordant de prouesses visuelles, touchant, coloré, humain, Là-Haut est une véritable réussite !! 




LA-HAUT, PETER DOCTER, BOB PETERSON (date de sortie : 29 juillet 2009) >> 4.1/5

vendredi 9 décembre 2011

MELI MELO


Jimmy Fallon en Jim Morrison pour une version psyché du générique Reading Rainbow (bluffant !)

Intitulé Ternion, le second album de We Have Band sortira finalement le 29 janvier 2012. Tracklisting

☆ Bad Reputation (live) - Foo Fighters & Joan Jett ☆ ☆ Amy - new song by Peter Doherty ☆ ☆ I Can't Explain (The Who cover) - David Bowie ☆ ☆ Christmas Day - She & Him ☆ ☆ I Am A Master Hunter (live @ Crossing Border 2011) - Laura Marling ☆ (awesome new song !) ☆ Misery Let Me Down - Elliott Smith ☆ (inédit) ☆ Paradisco - Charlotte Gainsbourg ☆ (nouveau titre produit par Beck) ☆ Halftime + Between The Cheats - Amy Winehouse ☆ (Lioness : Hidden Treasures) ☆ The Girl From Ipanema - Amy Winehouse ☆ ☆ Immigrant Song (Led Zeppelin cover) - Trent Reznor & Karen O.☆  ☆ Rad Times - Black Bananas ☆ (new, ex Royal Trux) ☆ Born To Die - Lana Del Rey ☆ ☆ 55 (acoustic, Live in KEPX) - Kasabian ☆  ☆ Seven Stars - Air (ft Victoria Legrand de Beach House) ☆

Le nouvel EP de Crystal Stilts, Radiant Door en écoute ici


Mirror Mirror - bande-annonce (l'autre Blanche-Neige)


Les escarpins fauves Louboutin

Le photographe Lincoln Harrison a réalisé de superbes clichés du ciel étoilé de l'Australie. Prises de nuit, ces photos montrent le mouvement des astres dû à la rotation de la Terre. Photos




Un inédit des Doors, She Smells so nice (preview) en écoute ici

La société de production Elephant Story a confirmé que sa série « Fais pas ci, Fais pas ça » (que je viens de dévorer en l'espace de quelques jours) avec Bruno Salomone (Caius Camillus) serait adapté au cinéma en 2012 ! Le film est déjà en écriture.

Marks & Spencer vient de réouvrir à Paris ! En savoir +

Le biopic sur Joe Strummer, le chanteur des Clash décédé en 2002, devrait être réalisé par une Française, Julie Delpy. Selon le magazine Variety, l’actrice et réalisatrice française réalisera ce film biographique sur Joe Strummer, qui sera intitulé London Calling. Le film sera produit par Simon Halfon et devrait sortir fin 2012, soit dix ans pile après la mort de Strummer. Aucune info n'a filtrée sur le nom de l'acteur qui camperait le rôle de Joe Strummer...

La prochaine tournée européenne des Arctic Monkeys sera accompagnée par la sortie d'un nouveau single extrait de Suck It And See : Black Treacle sera disponible en vinyle chez Domino Records à compter du 23 janvier 2012 avec en b-side le titre You & I.

Marni crée pour H&M une collection Printemps 2012En savoir +

Figure mythique des podiums et cover girl du numéro d’octobre 2011 de Vogue Paris, Sasha Pivovarova est également une artiste à part entière.Dessinatrice de talent, son travail a été exposé à Paris et New York et elle travaille actuellement avec Karl Lagerfeld pour illustrer un livre sur les contes de fées russes. Restant dans cette même thématique, Sasha Pivovarova crée une collection capsule pour Gap Body inspirée de ces histoires oniriques. La collection Sasha Pivovarova pour Gap sera disponible en boutique au début du mois de décembre. En savoir +

Amy Winehouse a emporté dans son cercueil 12 titres inédits et elle a expressément demandé à son label avant sa mort qu'ils ne soient jamais révélés. (Un des morceaux (Procrastination) est pourtant disponible à l'écoute sur youtube ...). En savoir +

Girl With The Dragon Tattoo Collection - H&M - Lookbook (Pas mal de pièces me font drôlement envie).

Re-Wired - Kasabian - Making of

Born To Die - la pochette - Lana Del Rey


The Kills ont récemment squatté l'Olympia de Paris, et lors de la seconde performance, celle du 13 novembre, Gaëlle Dubois et Julie Perrono avaient dépoté leurs caméras pour tout filmer. En ressortira un document live qui paraîtra l'année prochaine, comme le duo l'a annoncé sur son site officiel, mais en attendant, le label Domino a dévoilé ce teaser en noir et blanc

Anxiety, le 2ème album de Ladyhawke, sera dans les bacs le 19 mars 2012. Teaser

Deep In The Woods - vidéo - Tennis (new) The Best Person I know - vidéo - Cat's Eyes

Les Ecossais de Franz Ferdinand vont très prochainement rentrer en studio afin d’enregistrer le successeur de Tonight: Franz Ferdinand, paru en 2009. Le groupe sera par ailleurs en tournée à l’été 2012, avec notamment un passage par le festival Primavera Sound de Barcelone, qui se tiendra cette année du 31 mai au 3 juin…

Le nouvel album de Sleigh Bells, intitulé Reign of Terror, sortira le 14 février 2012Tracklist

A Touch Of Evil (NY Times) (une galerie vidéos de la vilenie cinématographique inspirée de ses plus abominables icônes et mettant en vedette les meilleurs acteurs de l'année)

La dernière collection d'Amy Winehouse pour Fred Perry

Superbe vidéo sur F. Scott Fitzgerald, Zelda Fitzgerald et Scottie (images et vidéos d'archives)



BLAST FROM THE PAST - YUSSUF JERUSALEM


Yussuf Jerusalem, l'idée originale de Benjamin Daures, membre fondateur de Creteens et Jack Of Hearts, est de retour avec un second disque intitulé Blast From The Past.

Blast From The Past continue sur la lignée de l'excellent premier album, A Heart Full Of Sorrow. Solitude, mélancolie, ... le groupe mélange tous types d'émotions et emprunte à de nombreux styles musicaux différents.  Alors que la metal Evil Rise (loin très loin d'être ma préférée on est d'accord) semble tout droit sorti de l'est de la Scandinavie et du sud de l'Enfer, elle est suivie par la belle et entêtante balade indie folk Through the Winter's darkest days. A partir de là, punk, garage et même sons celtiques sont jetés à tout vent. Sur l'avant dernier morceau You Broke My Heart in Two, on retrouve même une vibe western spaghetti -sante. Orgue vintage (Death of Cleninus), voix caverneuses, guitares distordues (Gates of Heaven), mélodies toxiques, pop songs cradingues (Path of Paladin, Cruel Love Song, At The End of The World), ambiances lancinantes et droguées (Saint Joan), rythmes nerveux  ... il y en a pour tous les goûts. Blast From The Past n'est peut-être pas aussi cohérent et réussi que A Heart Full of Sorrow ... mais reste tout de même un bon album ! 


BLAST FROM THE PAST, YUSSUF JERUSALEM (date de sortie : 2 août 2011 ) >> 3.5/5

jeudi 8 décembre 2011

FEET FALL HEAVY - KILL IT KID


Les Kill It Kid savent tirer le meilleur parti de leurs influences, qui vont des Raconteurs, en passant par les Black Keys à Elvis. Guitares américaines 50's et amplis cassés de 10 watts, leur nouvel album mixe en effet avec intelligence et maturité blues, rock'n roll et folk. 
Des samples d'Alan Lomax (célèbre collecteur du 20ème siècle de musiques américaines) servent par ailleurs d'introduction à plusieurs titres de ce Feet Fall Heavy, on y entend des paroles de prédicateurs ou des chants de prisonniers et de travailleurs noirs enregistrés dans des plantations et dans les églises du sud des Etats-Unis. 
L'album s'ouvre sur le très garage You're in My Blood avec ses samples, ses chants intenses et tourmentés, ses riffs incisifs et ses fulgurances rythmiques, bref une belle manière d'introduire le disque qui va par la suite beaucoup plus loin, le groupe ayant plus d'un tour dans son sac. 
La production très nette est variée, pleine d'échos, de fuzz et de distorsion. Un être qui hurle, une guitare qui crisse, un clavier (orgue ou piano) qui gémit : les titres évoquent aussi bien la musique traditionnelle, que le rythm and blues (dans sa forme pure), la soul, le gospel  ou le blues rock. 
Les plus réussis cela dit restent les plus punchys, roots tels Heart Rested With You, Run, Sweetness has a hold on, Pray On Me, Let My Feet Fall Heavy et non les balades parfois un peu trop ordinaires et molles du genou. 
Le mariage des voix de Turpin et Ward constitue définitivement un plus, tour à tour emplies de rages ou de sensualité, ces dernières se croisent, se recroisent et se séparent parfois, pour un résultat plus que réussi. 
Les Kill It Kids n'ont certes rien inventé mais leur Feet Fall Heavy est un bon album, bien construit, rafraîchissant, plein de diversités et de jolis moments ! Je vous conseille de jeter une oreille à leur 1er album éponyme (qui est vraiment très bien), également ! 


FEET FALL HEAVY - KILL IT KID (date de sortie : 19 septembre 2011) >> 3.6/5

lundi 5 décembre 2011

BRUISER - THE DUKE SPIRIT


Début 2008, les Duke Spirit sortaient leur 2ème album, l'excellent Neptune. 3 ans plus tard (incluant un petit changement de line-up mais pas d'inquiétude Liela Moss est toujours à la tête du groupe), voici enfin le 3ème album du groupe, Bruiser

Toujours dans la lignée des Kills et des Yeah Yeah Yeahs, ce nouveau disque des Duke Spirit se révèle cela dit plus épuré et sombre que leurs précédents opus. Bruiser se donne en effet le temps de séduire. Le tempo est souvent plus lent, le chant plus hypnotique, les compositions plus denses, plus variées, les mélodies plus subtiles. Villain, Surrender, Bodies, De Lux, Homecoming, Don't Wait, Sweet Bitter Sweet (mes 2 préférées). Mais qu'on ne s'y méprenne pas, les Duke Spirit restent un groupe de rock garage langoureux et efficace. Cherry Tree, Procession et Running Fire en témoignent. Le véritable atout de The Duke Spirit, toutefois, est et a toujours été incontestablement Liela Moss. Sans elle, il faut bien le dire, les Duke Spirit ne seraient peut-être qu’un groupe de rock de plus, parmi tant d'autres. Ce n’est pas le riff de guitare qui porte, supporte et va même jusqu’à faire oublier le chant, mais l’inverse. Sensuelle, cassée ou agressive, la voix de Liela Moss envoûte et transcende chaque composition de l’album. Plus que la guitare, la basse ou la batterie, c’est elle l’instrument le plus fragile, le plus délicat et le plus important du groupe, que ce soit sur disque ou en concert d'ailleurs ... Bruiser signe ainsi un retour plus que satisfaisant des Duke Spirit sur la scène musicale, ils n'ont rien perdu de leur talent, heureusement ! et gagneraient à être beaucoup plus connus ! 


BRUISER, THE DUKE SPIRIT (date de sortie : 19 septembre 2011) >> 3.37/5

dimanche 4 décembre 2011

THE BLACK BELLES - THE BLACK BELLES


Depuis qu'il n'a plus d'os à ronger, Jack White produit à tout va, principalement à travers son label Third Man Records. Après Karen Elson et Wanda Jackson, sa nouvelle obsession féminine se nomme les Black Belles dont il a produit et mixé le premier album.

La présence de Jack White est omniprésente ... des riffs incisifs et quelques refrains percutants. Dans l'ensemble, les titres se révèlent assez anecdotiques car les 4 filles, malgré leurs costumes de sorcières et leurs mélodies tout droit sorties de Salem, restent trop proches de leurs références (The Dead Weather, The Raconteurs, The White Stripes) pour convaincre sur un album entier, elles ont tout de même quelques cartouches très efficaces à envoyer, à savoir Wishing Well, Pushing Up Daisies tout droit sortie d'un grimoire blues rock kitsch, The Wrong Door, sorte d’hommage à la vague surf des années 60, qui vous transporte en plein été californien et enfin la balade rétro sexy Hey Velda. The Black Belles en véritable petite friandise garage rock 60's qu'il est, mérite, je dirais malgré tout une écoute, ne serait-ce que pour apprécier la voix chaude et assurée d'Olivia Jean

THE BLACK BELLES, THE BLACK BELLES (date de sortie : 8 novembre 2011) >> 3/5

jeudi 1 décembre 2011

AUDIO VIDEO DISCO - JUSTICE


Après 4 ans d'attente, voilà que le duo Justice réapparait avec un nouvel album dans la poche, intitulé Audio Video Disco.



Difficile de chroniquer ce deuxième opus de Justice ...  Il prend en effet un tout autre chemin que ┼ ... La puissance est toujours de mise mais la prévalence du hard rock 70's, 80's change radicalement de l'ambiance déchainée du premier album. Xavier de Rosnay et Gaspard Augé délaisse la hargne et l'explosivité de ┼ pour épouser un registre plus tempéré, travaillé et lisse. Justice surprend par ce changement radical de leur son mais tombe dans les clichés mêmes des chansons dont ils se disent influencés. Les refrains restent du "déjà vu" et bien que la production soit raffinée, le tout manque d'âme. Entre Civilization, Audio Video Disco, Newlands ou On'n'On, rien de transcendant, aucune réelle surprise. La perplexité est palpable au regard de certaines chansons qui ne font ni chaud ni froid. Le live démontrera peut-être le contraire ... On ne peut pas dire non plus que l'album est mauvais, seulement la violence, la naiveté, la sueur, la disto, la fraicheur n'étant plus là, il n'aura défintivement pas l'impact de ┼, je suis, vous l'aurez compris, déçue. 

 Justice - Civilization by FranklinP
 Justice - Helix by Xavclaire
 Justice - Newlands by FranklinP
 Justice - Canon by FranklinP

AUDIO VIDEO DISCO, JUSTICE (date de sortie : 24 octobre 2011) >> 2.6/5

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