dimanche 8 janvier 2012

PUBLIC ENEMIES - MICHAEL MANN


 John Dillinger (1903- 1934) n'est crédité que d'un seul meurtre. Le nom de ce gangster est néanmoins synonyme de tueur. A lui la gloire posthume d'avoir été l'ennemi public numéro un de la Grande Dépression. On chercha à le capturer "mort... ou mort"A cette morbide réputation, une raison : Dillinger fut un criminel spécial. Il arborait un côté Robin des bois, rendant leur argent aux clients des banques dévalisées. Il vouait un culte à Jesse James, célèbre guérillero anti-Yankees, pilleur de diligences, trains et banques après la guerre de Sécession. Bouleversant les codes de vie en prison, Dillinger planifia ses hold-up avec minutie, inventa la méthode consistant à faire monter des otages sur le marchepied des voitures en fuite pour empêcher la police de tirer. Sa façon de donner une conférence de presse menottes aux poignets, de s'évader avec un panache inouï - en empruntant la voiture du shérif -, de déployer charme et insolence en fait une sorte de gentleman cambrioleur romantique à panache abattu sans sommations au coin d'une rue de Chicago.

Public Enemies avait tout pour être un grand film ... il se révèle malheureusement assez ordinaire ... L'ambiance des années 30 est très bien retranscrite. Les prestations des acteurs (Johnny Depp, Christian Bale) sont convaincantes. Les scènes de fusillades et de braquages sont renversantes, l'impression d’être au coeur des fusillades est extrêmement forte. Si l'aspect "reportage", "moderne" de la caméra HD utilisé par Mann peut déranger lors des scènes "calmes" elle offre néanmoins une immersion rarement vu au cinéma durant les scènes d'action. Les 30 dernières minutes du film sont magnifiques.  Mais, le film manque de souffle, de nombreuses longueurs cassent le rythme. La raison principale ? Trop d'emphase sur l'histoire d'amour entre Dillinger et Billie ... C'est selon moi le gros point faible du film, cette histoire d'amour est peu passionnante et l'ennui se fait ressentir dans chaque scène "romantique" du film ... Bref, c'est du boulot propre mais davantage pour pop corn que pour 3 étoiles ...  On est là dans les limites d'un genre, le blockbuster, qu'un réalisateur se refuse à repousser pour ne pas effrayer le chaland.


PUBLIC ENEMIES, MICHAEL MANN (date de sortie : 8 juillet 2009 ) >> 3.1/5

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