samedi 14 janvier 2012

THE SHANGRI-LAS


Des merveilleuses 60's pop, on a bien sûr retenu les incontournables Beach Boys et autres Beatles, et on réhabilite de plus en plus, l'Inventeur Phil Spector. Mais dans le monde des Girls Bands, il n'y avait pas que les Ronettes, les Shirelles ou les Supremes. Les Shangri-Las ont également entre 1964 et 1966 aligné une belle collections de hits et si l'on se base uniquement sur leur attitude, elles ont bel et bien été le plus grand girls group de tous ! 

Dès leurs débuts, les Shangri-Las, sombres, rebelles mais aussi tristes, ont été affublées de plusieurs étiquettes, dont certaines, tenaces, leur collent à la peau. On parlait d'elles comme d'un groupe dangereux et "fatal", c'étaient des dures venues du Queens. Elles combinaient un innocent charme adolescent et bien plus qu'un soupçon de noirceur, leurs chansons parlant surtout de bikers, de bad boys, de fugues adolescentes, d'accidents, de drames, d'histoires d'amour vouées à l'échec. Cette réputation, elles l'ont obtenues à cause des choix de chansons atypiques qu'elles ont fait pour conquérir le top 50.


Leader of The Pack, leur titre phare. A voir une de leurs perf' en 64 (un motard arrive sur scène)

Mary Weiss, la benjamine du groupe (14 ans aux tous débuts du groupe), a 6 semaines, lorsque son père meurt. Elle et sa soeur Elizabeth (Betty) baignent dans la soul et la pop grâce à leur frère, nanti d’une énorme collection de vinyles. Mary commence alors à chanter, à 5 ans ; influencée par tout ce qui lui tombe sous la main, et principalement le blues. Les deux soeurs Weiss grandissent à Cambria Heights, un quartier du Queens, où elles sympathisent avec leurs voisines (deux jumelles) : les soeurs Ganser (Marguerite « Marge », et Mary Ann).
Elles sont donc toutes 4 issues d’une classe moyenne, plutôt pauvre. A cette époque dans le Queens, les groupes germent, se forment et se déforment. Chacun faisant ses preuves dans la rue.


Les années 60 voient naitre une révolution musicale : c’est l’apogée de la culture jeune, et les teenagers se mettent à écouter des groupes jusqu’alors réservés aux noirs : Martha & The Vandellas, The Ronettes. Derrière ces groupes, on trouve généralement le producteur Phil Spector (alors agé de 25 ans) et son Wall Of Sound. C’est une avancée extrème en terme de production et de recrutement de groupe. Pour satisfaire la demande constante, les producteurs sortent des disques à tour de bras et commencent à s’organiser. C’est ainsi que nait le Brill Building, un regroupement d’écrivains de producteurs, etc, où les disques sont produits en série. C’est dans ce climat, que le jeune « Shadow » Morton joue de son bluff pour se présenter comme parolier devant un producteur. N’ayant jamais rien écrit jusque là, il doit en toute hâte trouver un groupe et des chansons : ce sera The Shangri-Las. Pour la chanson, il s’assoit au bord de la plage, et écrit son hymne définitif : Remember (Walkin’ In The Sand), appuyé par des sons ambiants, ce sera désormais la signature de Morton (bruits de mouette et rugissements de moteur). 


De 64 à 66, c’est la gloire pour les Shangri-Las, les tubes s’enchaînent : Leader Of The Pack, Walkin’ In The Sand, Give Him A Great Kiss, Out in The Streets, …


James Brown, séduit, les prend sous son épaule et les invitent en tournée. Les voyant apparaitre sur scène, il est surpris de comprendre qu’en fait, elles sont blanches. Les soeurs Weiss et les soeurs Ganger, entâment alors une série de tournées américaines et anglaises, ouvrant pour des artistes comme Marvin Gaye, Dusty Springfield, The Beatles ou même The Rolling Stones. Parmi les groupes qu'elles embauchent pour les épauler, on compte The Sonics mais aussi The Iguanas, le groupe du jeune Iggy Pop. 


avec les Sonics

Mais le succès ne dure qu’un temps, après 3 ans de grandeur, en 66, les ventes de disques, et donc les royalties, viennent à se faire rares. Les 4 filles, lassées par les tournées incessantes et les exigences des producteurs, finissent par imploser. La seule à revenir à la vie musicale sera Mary, depuis quelques années, invitée à reprendre le micro par l’ancienne batteuse des Cramps.

L'importance historique des Shangri-Las ? De leurs histoires mélodramatiques, de leur teen pop extrêmement travaillée, de leur look destroy (jupes en cuir, pantalons, bottes, etc...)




 de leur mélange gracieux entre naïveté 60's et désenchantement intemporel ? Leur héritage est partout ! De Blondie à Joan Jett en passant par Amy Winehouse. Leur réhabilitation à grande échelle tarde cruellement ... Mais finalement ce n'est pas si grave, j'adore les Shangri-Las et je suis ravie de ne les garder rien que pour moi ;-)

Voilà une petite sélection des tubes des Shangri-Las mais honnêtement si j'avais pu j'aurais sans aucun doute mis toute leur discographie !

Rechercher dans ce blog