mercredi 21 mars 2012

BOB DYLAN : DON'T LOOK BACK - D.A. PENNEBACKER (1967)


Filmé lors de la tournée de 1965 en Angleterre, Don’t look Back s’attache à saisir Bob Dylan tout au long des trois semaines que dura son petit périple. Mais là où l’on s’attend à voir une succession de live filmés dans divers endroits, Pennebaker filme tout l’inverse et montre le chanteur américain sous un angle complètement différent. En coulisses, lors de banquets, lors d’interviews ou dans les chambres d’hôtel, sa caméra (à l’épaule) et son noir et blanc mal léché se font le témoin de l’homme et de sa vie toujours en dents de scie. 

Don't Look Back est l'un des meilleurs rockumentaires que j'ai pu voir jusqu'à présent. Ce film mythique saisit le sémillant chanteur alors sur le point de passer de prophète folk à pionnier du rock. 

Collé aux bottines de Dylan, Pennebaker s'efforce de suivre le rythme effréné d'une tournée aussi historique qu'épuisante, et, partisan radical d'une forme d'esthétique de la discontinuité, donne à voir une série de tableaux qui sont autant de facettes du chanteur, charmant et arrogant à la fois. 

Don't Look Back comprend ainsi moultes scènes remarquables, grands moments  : 
* Les railleries de Dylan contre le correspondant du Time à Londres : Horace Judson
* Dylan et Baez chantant un morceau de Hank Williams dans un chambre d'hôtel ainsi que Baez chantant les premiers couplets de Percy's Song et Love Is Just A Four Letter Word 
* Une joute philosophique avec un étudiant en sciences : Terry Ellis, qui fondera plus tard le label Chrysalis Records 
* Une sélection de chansons du concert de Dylan au Royal Albert Hall de Londres * La 1ère séquence, qui n'est autre que le fameux clip de la chanson Subterranean Homesick Blues (Dylan montrant des panneaux sur lesquels sont inscrites les paroles de la chanson) 
etc etc. 

On y croise en outre quelques illustres personnages tels Joan Baez (d'avec laquelle d'ailleurs il est sur le point de se séparer), Marianne Faithfull ou Donovan (qu'il déteste clairement). 

Loin du portrait léché et censuré que proposent trop de prétendus documentaires frôlant la fiction, Don't Look Back chasse le vrai avec une détermination tout simplement admirable et, bien qu'il n'arrive pas toujours à déjouer le malin Dylan, arrache à l'auteur-compositeur-interprètes plusieurs moments authentiques. A voir absolument !! 


BOB DYLAN : DON'T LOOK BACK, D.A. PENNEBACKER (1967) >> 5/5

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