vendredi 10 mai 2013

LE DAHLIA NOIR - JAMES ELLROY


'Le dahlia noir' est le 1er tome de la série 'Le quatuor de Los Angeles' qui compte également le célèbre 'L.A. Confidential'. Dans ce volume, une très belle jeune femme est assassinée et retrouvée défigurée et mutilée dans un terrain vague de Los Angeles le 15 janvier 1947. Deux policiers (parmi lesquels Bucky Bleichert, le héros) vont faire équipe pour élucider ce meurtre. Anciens boxeurs professionnels, l'enquête qui piétine va bouleverser leurs vies.

 Le Dahlia Noir met en scène un des crimes les plus terrifiants et médiatisés de l'histoire des Etats-Unis : l'assassinat d'Elisabeth Short, le 15 janvier 1947, dont le cadavre a été découvert dans un terrain vague, nu, lacéré et mutilé, vidé de ses organes internes et sectionné au niveau du nombril. 

Elizabeth Short (je vous épargne les affreuses photos post mortem)

En s’emparant de ce fait divers qui traumatisa l’Amérique tout entière et de l’enquête inaboutie qui s’ensuivit 

(Plus de 50 personnes avouèrent être à l'origine du meurtre sans qu'aucune ne soit réellement coupable. Parmi les différentes théories sur l'identité du tueur qui ont fait couler le plus d'encre à l'époque, on peut citer celle du dernier petit ami en date de Short, celle de Jack Anderson Wilson ou encore celle d'un médecin. En 2004, Steve Hodel, détective privé et ancien enquêteur de la police de Los Angeles, publie L’Affaire du Dahlia noir, livre dans lequel il défend la thèse selon laquelle son propre père, George Hill Hodel, un chirurgien, serait non seulement le meurtrier du « Dahlia Noir », mais également un tueur en série coupable des meurtres de huit femmes seules perpétrés aux alentours de Los Angeles entre juillet 1943 et octobre 1949. Amateur d'art, et de parties fines, George Hill Hodel avait été lié au photographe Man Ray qui participait à ses soirées folles. Dans son livre, Steve Hodel s'interroge sur le possible rapport entre les mutilations effectuées sur les cadavres et les célèbres photos intitulées Minotaur et Lèvres rouges découpées de Man Ray),

James Ellroy s’immerge dans l’univers de la police de Los Angeles des années 1950, ses luttes d’influence et son incroyable violence. 

Un roman noir, un vrai, comme un film de années 50 (femmes fatales et policiers corrompus), mais surtout, de l'excellente littérature contemporaine (la plume est acérée et juste). 

Même si le meurtre d' Elisabeth Short est la pierre angulaire de l'histoire, il y a cependant un "avant" et un "après" bien distincts. L' "avant", c'est la rencontre entre deux anciens boxeurs devenus flics au L.A.P.D. et la profonde amitié qui va les lier au fur et à mesure de la réussite de leur tandem au service de l'adjoint au procureur. A cette époque, tout leur réussit et leur carrière semble toute tracée au sein de la hiérarchie de la police. Mais la découverte du cadavre du Dahlia noir et leur obsession grandissante pour cette affaire va marquer le début de leur descente aux enfers. L'intrigue, qui tient en haleine jusqu'au bout, est complexe mais passionnante, les différents personnages aux caractères contradictoires ni blancs ni noirs.

L'auteur dresse par ailleurs un tableau sans concession d'une Amérique rongée de l'intérieur. C'est aussi, compte-tenu de son histoire personnelle, une plongée en lui-même, une sorte de catharsis quant à l'assassinat de sa propre mère, toujours inexpliqué, survenu lorsqu'il n'avait qu'une dizaine d'années, et "refoulé" pendant les nombreuses qui suivirent. 

Un classique de la littérature américaine à ne pas manquer ! 

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