Ce livre ne consacre que quelques pages, disséminées ici et là, au chanteur de Joy Division. Pourtant, Deborah Curtis fut bel et bien emportée dans les turbulences qui prédestinèrent à la création de la scène musicale de Manchester. Ainsi croise-t-on les Buzzcocks, Martin Hannett, l Electric Circus, Factory, Paul Morley, Granada TV, Tony Wilson et So It Goes... Mais Deborah Curtis s est davantage attachée à faire revivre l homme que le chanteur de Joy Division, même si le groupe et sa carrière constituent le fil rouge de son récit. Cet homme qu elle tire de la scène du spectacle et qui finalement semble aussi énigmatique et fascinant sous cet angle que sous les projecteurs.
Touching From A Distance est tout simplement fantastique. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été aussi prise par la lecture d'un livre.
La biographie écrite par Deborah Curtis surprend par l’amertume, la colère et la tristesse de son ton. L’auteur est manifestement une femme toujours blessée par les infidélités de son défunt mari, qu’elle a à n'en pas douter aimé avec passion. Elle n’hésite pas à égratigner l’icône, à pointer son égoïsme et sa lâcheté.
Touching from a distance traite de la façon dont le couple Curtis a pu s’éloigner l’un de l’autre : à travers la musique (l’habitude de Ian de s’enfermer pour écrire, son souhait de ne pas intégrer Deborah à l’entourage du groupe), à travers la célébrité (« l’exclusion » des femmes et petites amies des concerts de Joy Division), à travers sa maladie (l’épilepsie) et, bien sûr, à travers l’histoire d’amour entre Ian et Annik Honoré.
Touching From A Distance est un éclairage inédit (de nombreuses anecdotes, photos, extraits d'interviews), fascinant, passionant et poignant (j'étais au bord des larmes en lisant les dernières pages évidemment) sur Ian Curtis (l'homme) et Joy Division. Je n'écouterais plus leur musique de la même façon désormais (le parti pris par Anton Corbijn pour Control (film époustouflant basé sur ce livre) n'est pas du tout le même, je pense cela dit que les 2 visions sont complémentaires)
Je le recommande aux fans de Ian, de Joy Division mais aussi à ceux de la musique en général.