mardi 23 novembre 2010

ON THE WATERFRONT (SUR LES QUAIS) D'ELIA KAZAN


Un jeune docker, Terry Malloy, ancien boxeur, est manipulé par son frère, avocat du syndicat des dockers dirigé par le crapuleux Johnny Friendly. Il assiste sans intervenir au meurtre d'un employé qui voulait dénoncer les méthodes illégales de ce dernier. Malloy se retrouve devant un cas de conscience...

En 1954, On The Waterfront rafle à lui seul 8 oscars !! Surestimé, me direz-vous ... même pas, NON NON ! Il s'agit bien, ne vous en déplaise, d'un chef d'oeuvre du 7ème art ! Elia Kazan est (était) un grand réalisateur (je n'ai vu que 3 de ses films pour l'instant, East of Eden avec James Dean, A Streetcar Named Desire et celui-ci mais ils m'ont tous énormément plu) et signe là une oeuvre intelligente, solide et efficace. Le scénario haletant, grave, sombre, poignant, rythmé et bien ficelé fait la part belle à BRANDO (qu'on ne présente plus), dont il faut saluer l'excellentissime prestation ! MARLON est en effet capable de passer de la brute au sentimental en un tour de main tout en restant cohérent et en gardant dans son regard un petit côté nostalgique, mélancolique, ... moi je dis chapeau ... le parcours de Terry Malloy, sa prise de conscience, ses multiples doutes n'en sont que plus touchants et passionnants !!   Les seconds rôles ne sont cela dit pas en reste, je pense notamment à Eva Marie Saint dont c'était la première apparition au cinéma, parfaite. La mise en scène, la photographie et les décors sont impeccables. Elia Kazan reprend évidemment les codes du gangster film (costumes à 150 dollars, chapeaux, gants en cuir qui ne laissent pas d'empreintes, cigares aux lèvres, ...) mais y ajoute une énorme louche de réalismetournage en extérieur en décors naturels, froideur de l’air palpable, scènes de vie quotidienne et d’intimité (sur les toits), naturel du phrasé, place accordée à l’improvisation…  Sur Les Quais, un film qui prend aux tripes, un final grandiose, j'ai été totalement conquise, bravo M. Kazan.

Petit aparté : Le film reflète en partie le parcours d'Elia Kazan aux prises avec le maccartisme, Elia Kazan est en effet devenu en 1952 un témoin amical de la commission des activités antiaméricaines et a donné les noms de 10 anciens camarades du PC,  c'est pourquoi On The Waterfront a été beaucoup critiqué, certains le voyant comme un encouragement à la dénonciation et à la délation. Je n'ai pas eu cette impression (on parle ici surtout de la mafia, un milieu corrompu jusqu'à la moelle) mais même si ça l'était, ça n’entacherait pour ma part en rien la beauté du film. 



ON THE WATERFRONT, ELIA KAZAN >> 4,5/5

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