Après un stage presque désastreux à Cultura (la vente n'est définitivement pas faite pour moi et ce dans n'importe quel domaine ...) en décembre constitué principalement de mises en rayons, j'ai eu la chance d'être acceptée pour une dizaine de jours à L'Alsace (du 4 janvier au 14 janvier), quotidien local de ma région (ou plutôt département devrais-je dire). Le journalisme m'a toujours attiré mais je n'ai jamais eu l'occasion de me confronter à la réalité du terrain (c'est bien beau de se rêver grand reporter mais ça ne concerne [malheureusement] qu'un tout petit nombre de journalistes !!), c'est désormais chose faite !!
Le décor : ambiance agréable, petite équipe (7 journalistes), pas trop de prise de tête et de pression. Il faut savoir que les journalistes n'ont pas d'horaires fixes, ils ne connaissent pas les 35 heures et peuvent même travailler le dimanche. Mais en tant que stagiaire, mes journées n'excédaient pas 7 heures (9h - 12h, 14h - 18h).
Une réunion avait lieu tous les matins à 9h30, jamais vraiment avec les mêmes journalistes, au cours de laquelle étaient discutées la parution de la veille et celle à venir.
Chaque après-midi, les deux plus jeunes journalistes faisaient à tour de rôle la tournée faits divers (auprès de la police, des pompiers, etc ...) (anciennement rubrique des chiens écrasés ^^). Des faits divers parfois marrants mais le plus souvent glauques (un éduc se fait tabasser dans un centre etc) ou pas spécialement palpitants (un feu de benne ou que sais-je encore). Je les ai accompagnés 3 jours de suite mais à vrai dire ce n'est pas ce qui m'a le plus intéressé (et c'est d'ailleurs bien pour ça que ce sont les plus jeunes de la rédac qui s'y collent ^^) !
Les journalistes de la rédac m'ont très bien accueilli, certains d'entre eux m'ont trimbalé à droite à gauche pour assister à des interviews, des reportages etc. (interview d'un professeur d'hapkido, affaires jugées au tribunal, soldes, visite d'une mosquée ...) mais surtout m'ont proposé d'écrire des articles en m'aidant des notes que j'avais prise et les plus sympas d'entre eux les ont même publiés (signés et tout et tout ! autosatisfaction) ! Ma mère, bien sûr, s'est empressée de découper toutes les coupures de presse dans lesquelles je suis apparue (dont une photo prise par le photographe de la rédac' et ouais carrément !!, d'ailleurs la voici, comment ça je me la pète ^^)
Photo : Dom Poirier
Totalement novice en la matière, j'ai appris énormément de choses durant ce stage.
Un journaliste, par exemple, ne doit pas rêvasser quand il est en intervention, car après sur le papier il ne faut pas raconter n'importe quoi (mieux vaut s'abstenir que d'écrire quelque chose dont on n'est pas sûr ...).
Un journaliste doit poser la même question de plusieurs façons différentes aux personnes qu'il interviewe pour être certain d'être compris et d'avoir compris la réponse, quitte à passer pour un imbécile ...
Un journaliste (surtout local) ne doit jamais avoir la flemme de se déplacer. La rénovation de l'église machin ? Le salon philatélistes à perpètes les oies ? C'est loin et en plus on s'en fout ? Non, non, on s'en fout pas. Allez hop on y va !!, la politique d'un journal local étant que même le plus ridicule petit évènement est susceptible d'intéresser quelqu'un (genre les petits vieux friands de potins en tout genre ou les locaux bien sûr).
Les informations à traiter en région sont donc plus ou moins intéressantes (cela dit, selon la plupart des journalistes, il ne se passe pas une semaine sans qu'un sujet les botte à fond !) MAIS le journalisme est un des rares métiers où aucune routine ne s'installe, d'ailleurs ce stage, est, je crois bien, le seul pour lequel j'étais motivée à me lever le matin ! J'envisage donc d'en faire ma principale idée d'orientation (après 2 années de droit laborieuses et non concluantes).
Il faut bien sûr dans ce métier s'intéresser aux gens, être curieux de tout mais rigoureux, savoir écrire (et sans fautes s'il-vous-plait), se créer un réseau.
Certains journalistes que j'ai côtoyé ont insisté sur le fait que passer par une école de journalisme était capital ... (ce que je ne peux malheureusement pas me permettre) mais d'autres en revanche comme le plus jeune de la rédaction (qui a commencé ainsi) m'ont encouragé à devenir correspondante (en clair pigiste ahah), ce que je pense d'ailleurs faire ! Mon seul regret ? Que le stage n'ait pas duré plus longtemps !
N'hésitez pas à me faire part de votre expérience à ce sujet !