samedi 15 octobre 2011

ME AND ORSON WELLES - RICHARD LINKLATER


Nous sommes le 5 novembre 1937. Il n'est peut-être pas encore devenu le génie du cinéma que l'on sait, mais à New York, le nom d'Orson Welles, 22 ans, est déjà connu de tous. Le génial artiste vient en effet de faire un tabac en montant McBeth à Harlem. Dans quelques semaines, ce sera sa vision moderne et contemporaine de Julius Caesar, toujours de Shakespeare, qui sera dévoilée au Théâtre Mercury. Alors que la dernière semaine de répétition s'entame, Richard Samuels, un jeune homme de 17 ans épris d'art dramatique parvient à se faire engager par le maestro pour jouer le rôle de Lucius. Pour lui commence alors une aventure unique, faite de passion, d'ego et de créativité.

Embarquant dans le New York de la fin des années 30, la direction artistique de Me and Orson Welles est un sans faute qui nous replonge habilement dans une Amérique pré conflit mondial. L'ambiance, les décors, les costumes ... tout y est ! Quant à Orson Welles, ce n'est pas sur Welles cinéaste que Richard Linklater  se penche dans ce film mais sur son expérience en tant que metteur en scène plutôt méconnue, ce choix lui permettant ainsi de de montrer l'entièreté du personnage, de le dépeindre dans toute sa splendeur et ses excès. Ses accès de colère accompagnent sa créativité et son exigence artistique. Pour redonner vie à ce mythe du cinéma, le réalisateur ne s'est pas trompé en optant pour le charismatique Christian McKay qui tout en reprenant les expressions de Welles évite la simple transposition et la surenchère. Les autres acteurs ne déméritent pas pour autant (Zac Efron >> oui oui, Claire Danes ainsi qu'une ribambelle de rôles secondaires caractérisés avec soin) Le film se veut enthousiaste et ne souffre franchement d'aucune longueur superflue. Le montage est classique, les transitions sèches. On assiste entre autres à des séquences de théâtre filmé, le procédé aurait pu s'avérer ennuyeux ... mais la vivacité de la caméra, les différents angles de prise de vue, le choix de plan de coupe qui place le spectateur là où il ne peut jamais se trouver (càd sur les planches et aux côtés du metteur en scène) change totalement la donne. Des rebondissements, de l'humour, une belle photographie et reconstitution de l'époque bref un bon divertissement ! 


ME AND ORSON WELLES, RICHARD LINKLATER (date de sortie : 25 novembre 2009) >> 3,4/5

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