jeudi 23 février 2012

MIDNIGHT IN PARIS - WOODY ALLEN



Un jeune couple d'Américains dont le mariage est prévu à l'automne se rend pour quelques jours à Paris. Balade sur les quais de Seine, visite 'so romantic' à Giverny : la magie de la capitale française ne tarde pas à opérer, tout particulièrement sur le jeune homme amoureux de la Ville lumière et qui aspire à une autre vie que la sienne. Un soir qu'il se promène seul dans les ruelles de la ville, il découvre un tout autre Paris, onirique et festif.

J'ai été littéralement transportée par Midnight In Paris ! Ce film est une totale réussite. 

Midnight In Paris joue sur les oppositions : présent / passé, terre-à-terre / idéaliste, ...  

La vision de Woody Allen de ses compatriotes est ici particulièrement acide : les beaux-parents sont des richards conservateurs et républicains obsédés par l'argent (Helen: Cheap is cheap. That's what I always say)Des habitués des Tea parties. D'où le besoin de notre héros de prendre l'air, la nuit à Paris, selon le bon vieux cliché que ces balades nocturnes, stimulent l'inspiration. 

C'est au cours de l'une d'elles que, sur les coups de minuit, Gil Pender est invité à monter dans une vieille Peugeot, version 1920 du carrosse de Cendrillon. Le scénariste qui se rêve écrivain débarque dans une fête en costumes années folles. Sauf que ce n'est pas une soirée costumée mais une faille spatio-temporelle (dans laquelle on plonge avec délice) où tout le gratin américain de la génération perdue fait la noce en l'honneur de Jean Cocteau. Francis Scott Fitzgerald et Zelda  (>3 bien que leurs rôles soient un peu vite expédiés).


 Ernest Hemingway, qui, lui, conseille à Pender de faire lire son manuscrit à Gertrude Stein (Kathy Bates). Gil: I would like you to read my novel and get your opinion. Ernest Hemingway: I hate it. Gil: You haven't even read it yet.  Ernest Hemingway: If it's bad, I'll hate it. If it's good, then I'll be envious and hate it even more. 

Picasso. Dali. Man Ray. Et chaque nuit, Pender retourne dans ce passé fantasmé où Paris est une fête. Une fête pleine d'humour et de dérision. Woody Allen ne se contente pas d'animer un Musée Grévin de ces artistes. Il joue de l'anachronisme avec des situations et des dialogues savoureux.  Luis Bunuel: A man in love with a woman from a different era. I see a photograph!  Man Ray: I see a film! Gil: I see insurmountable problem ! Salvador Dali: I see rhinoceros!" 

La rencontre de Pender avec Adriana (Marion Cotillard), muse de Modigliani et de Picasso, le mène ensuite à la Belle Époque. Il y croise Toulouse-Lautrec, Degas et Gauguin. Il y découvre surtout que ce ne sont pas les années 2000 qui sont décevantes et ennuyeuses. C'est le présent de tous les âges. Adriana: I'm from the '20s, and I'm telling you the golden age is la Belle Epoque.

 La nostalgie de ce que l'on n'a pas vécu ... toujours et encore ... (c'est certainement l'une des raisons pour laquelle je me suis sentie proche du personnage de Gil). Gil: If you stay here and this becomes your present, then pretty soon you'll start imagining another time was really the golden time. That's, you know, what the presence is. It's a little unsatisfying because life's a little unsatisfying.

Paul : Nostalgia is denial - denial of the painful present... the name for this denial is golden age thinking - the erroneous notion that a different time period is better than the one ones living in - its a flaw in the romantic imagination of those people who find it difficult to cope with the present. 

Il nous montre également qu'il ne faut pas hésiter à se séparer des personnes qui nous freinent et nous empêchent de nous réaliser pleinement, les passions que nous avons méritent d'être cultivées et si l'on trouve quelqu'un avec qui les partager, c'est encore mieux ! 

Les acteurs sont tous très bons, Owen Wilson en tête. La mise en scène et la photographie sont élégantes, impeccables, une vraie déclaration d'amour à la ville lumière. 

Léger, pétillant, intelligent, un brin mélancolique et drôle, Midnight In Paris est un grand cru Allen, à ne pas manquer !

MIDNIGHT IN PARIS, WOODY ALLEN (date de sortie : 10 juin 2011) >> 3.85/5

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