dimanche 10 juin 2012

BABYCAKES (T.4) - ARMISTEAD MAUPIN


Mary Ann s'est mariée avec Brian. Elle couvre désormais de petits reportages pour une chaîne locale espérant sans cesse créer l'événement, avoir le scoop du siècle. Michael "Mouse" se voit offrir l'opportunité de partir pour un mois à Londres où l'attendent de sacrées surprises. Pour Brian son souhait le plus cher est d'être papa ce qui n'est pas sans embûches ....

Ce 4ème tome est surprenant et se démarque un peu des 3 précédents. Il s'inscrit évidemment dans la série, avec le retour de personnages familiers, auxquels on s'est attaché au fil des tomes, mais alors que les précédents ouvrages se situaient dans les 70's (ou fin des), années de liberté sexuelle, de fumette et de douce idéologie, nous sommes désormais au coeur des années 80, les années Sida. Armistead Maupin se sert de l’évolution de ses personnages - comme Mary Ann par exemple, de plus en plus carriériste :( - pour illustrer la transition entre ces 2 époques. 

Babycakes est (selon son auteur) l'un des premiers travaux de fiction à évoquer ouvertement le SIDA. Le thème de la maladie est omniprésent dès les premières pages du roman: le lecteur y découvre abruptement la mort du compagnon de Michael, le gynécologue Jon Fielding, (snif snif, ça m'a chamboulée, j'ai du mal à m'en remettre ...) survenue 3 mois avant l'action de Babycakes. Enterré sous une plaque de bronze dans le jardin du 28 Barbary Lane, Jon reste donc bien présent dans le roman et le sujet de sa mort récente demeure un élément douloureux régulièrement évoqué ou suggéré par l'ensemble des personnages fréquentant la maison.Le SIDA est rarement cité clairement dans Babycakes mais transparaît au travers des comportements induits par la crainte qu'il provoque.À San-Francisco, le SIDA se manifeste aussi par les difficultés et discriminations qu'il entraîne. Face à ces réactions violentes, la méconnaissance de la maladie en Europe offre un contraste flagrant. Lorsque Michael parle de la mort de Jon à Wilfried (un jeune homosexuel de 16 ans), celui-ci ne sait pas ce qu'est le SIDA à propos duquel il a simplement lu un jour un papier. 

Outre le SIDA, sujet sérieux s'il en est, le roman évoque aussi la thématique de l'enfantement et les difficultés qu'il peut faire naître dans un couple, mais aussi de la parentalité en général.

Le ton de ce roman est clairement plus grave (qui va cela dit sûrement avec l'époque dont il est question), suscitant une profonde réflexion, mais rassurez-vous on y retrouve malgré tout la recette qui a fait le succès des Chroniques : la plume si particulière, enlevée et moderne d'Armistead Maupin, des situations rocambolesques, des révélations ou surprises, des rencontres improbables ainsi que des personnages plus déjantés les uns que les autres (de nouveaux font d'ailleurs leur apparition tels que Simon, marin déserteur du Britannia et néanmoins digne sujet de sa Majesté ; ou Miss Treves, sa nounou lilliputienne, sorte de pendant anglais de la propriétaire du 28, Barbary Lane). 

Ce 4ème épisode est un bon cru. Comme d'habitude, le lecteur est tenu en haleine de bout en bout. On arrive à la fin sans s'en rendre compte, un peu comme un paquet de chips ou de cacahuètes finalement ^^ Je viens de commencer le T. 5, on ne m'arrête plus ;-)

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