mercredi 6 juin 2012

GIRLS



Repérée par le producteur Judd Appatow et la chaîne HBO (une référence depuis le succès des Soprano), c'est Lena Dunham, 25 ans à peine, qui a conçu Girls, cette série qui nous embarque dans le quotidien de 4 amies (Hannah, Marnie, Jessa et Shoshanna) qui tentent leur chance à New York. Tout commence le jour où Hannah - qui s’imagine déjà écrivain - se voit couper les vivres par ses parents. Entre les petits boulots et les postes de stagaires, nos héroïnes vont se rendre compte qu’il n’est pas simple d’entrer dans la vie active. Les quatre jeunes femmes, qui rêvent d'une vie glamour et branchée, vont vite déchanter et devoir se confronter à la dure réalité de la vie new-yorkaise.

Le show aborde de façon unique et crue (un peu à la manière de My So Called Life <3 <3) les thèmes de cette génération de filles tout juste sorties de la fac, pas encore vraiment sur le marché du travail et qui se posent beaucoup de questions sur la vie, l'amour, le travail, ... bref sur tout. Les 4 copines sont représentées de façon très réaliste et parfois peu flatteuse, Girls est à l'opposé (et ça fait du bien) de "Gossip Girl" par exemple où tout est propre et policé, il y a une volonté très forte de montrer les personnages et les situations à l'état brut, sans vernis (on s'y identifie facilement). 




À vrai dire, Girls n’est pas une série grand public. Beaucoup devront passer leur chemin, surtout si le cinéma indé n’est pas votre tasse de thé. Le nom de Judd Apatow, s’il attire sans doute du monde, risque d’en décevoir plus d’un.




Girls est conçu comme un miroir de notre époque (pas très reluisant, la crise est passée par là), elle se fait l'écho d'une génération plus geek que strass, anti-prince charmant, anti-Disney bref la désillusion complète (cette série n'est pas ultra déprimante non plus, il y a quelques éclaircies très drôles ou poétiques).




 Hannah et ses copines doivent faire face à des histoires d'amour ou de sexe aussi foireuses que vraisemblables mais aussi à un monde du travail qui ne veut pas d’elles (si ce n'est pour des stages non payés). De là découle en partie le désintéressement qu’elles ont des autres et du reste du monde (beaucoup critiquent cet "égoïsme" qui imprègne la série mais je crois qu'il s'agit avant tout et malheureusement d'un reflet de la société telle qu'elle est actuellement). 


Cette lucidité sur son temps s'accompagne en outre de répliques cinglantes, délicieusement ironiques et intelligentes. Par ailleurs, la façon dont "cette vie de tous les jours" est mise en scène, est intéressante. J'avoue que les deux premiers épisodes (un peu glauques de mon point de vue) ne m'avaient pas vraiment convaincus, ce n'est qu'à partir du 3ème épisode que j'en suis devenue accro :-) Bienvenue dans l'après Sex and The City ...

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