mercredi 4 juillet 2012

DEMANDE A LA POUSSIERE - JOHN FANTE


Arturo Bandini, fils d'émigrés italiens, a quitté son Colorado natal, pour tenter sa chance à Los Angeles, le dernier Eldorado de l'Amérique des années 30. Arturo n'a qu'une passion : écrire, qu'une ambition : devenir écrivain. Mais son rêve se heurte à une réalité bien difficile. Arturo n'a pas un sou, il erre dans les rues, fait des rencontres, crève de faim, rêve et surtout tombe amoureux ...

Demande à La Poussière (ce titre <3) a été ma première incursion dans l'univers de John Fante et sûrement pas la dernière. Dès les premières pages, je n'ai pu m'empêcher de penser à Bukowski ou Jack Kerouac (également à John Steinbeck et Faulkner mais ça c'est une autre histoire ^^) et pour cause John Fante est, je l'ai découvert après quelques recherches internet ^^, le précurseur, le père spirituel de la fameuse Beat Generation. Demande à La Poussière est un livre particulier. Tout le sel de ce roman réside d'abord dans son personnage principal, Bandini, l'alter égo littéraire de John Fante. Ultra sensible, pétri de contradictions, frimeur, Bandini est autant émouvant, qu'agaçant et drôle. John Fante nous dévoile l'envers de l'American Dream : hôtels minables, bars louches et piaules miteuses. L'univers d'Arturo est peuplé de losers, de paumés, de solitaires, d'exclus, de torturés dont Fante dépeint avec justesse les interactions et enjeux. Récit d'une vie somme toute ordinaire ( l’histoire d’une errance, d’un amour enragé à sens-unique), c'est le style puissant de l'auteur qui l'exalte avant tout, tantôt poétique, trivial, gouailleur ou passionné, John Fante sait jouer avec toute une palette de nuances. On le sent dès le début, Fante a écrit avec ses tripes, son style est "parlé", vif, brut, énergique et très ironique, on vit ainsi l'histoire comme si on était à sa place (la scène finale dans le désert est d'ailleurs saisissante). Fante n'hésite pas à faire parler ses émotions (doutes, angoisse de la page blanche), toujours effrayé à l'idée de passer à côté de la moëlle de la vie, angoissé par le train-train ronflant des gens heureux. Un grand classique de la littérature américaine qui ne laisse de loin pas indifférent ...

One night I was sitting on the bed in my hotel room on Buker Hill, down in the middle of Los Angeles. It was an important night in my life, because I had to make a decision about the hotel. Either I paid up or I got out: that was what the note said, the note the landlady had put under my door. A great problem, deserving acute attention. I solved it by turning out the lights and going to bed.

Here was the endlessly mute placidity of nature, indifferent to the great city; here was the desert beneath these streets, around these streets, waiting for the city to die, to cover it with timeless sand once more. There came over me a terrifying sense of understanding about the meaning and the pathetic destiny of men. The desert was always there, a patient white animal, waiting for men to die, for civilizations to flicker and pass into darkness. Then men seemed brave to me, and I was proud to be numbered among them. All the evil of the world seemed not evil at all, but inevitable and good and part of that endless struggle to keep the desert down.
DEMANDE A LA POUSSIERE (ASK THE DUST), JOHN FANTE (1939)

John Fante

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