Une petite communauté isolée vit dans la terrifiante certitude qu'une race de créatures mythiques peuple les bois entourant le village. Cette force maléfique est si menaçante que personne n'ose s'aventurer au-delà des dernières maisons, et encore moins pénétrer dans les bois... Le jeune Lucius Hunt, un garçon entêté, est cependant bien décidé à aller voir ce qui se cache par-delà des limites du village, et son audace menace de changer à jamais l'avenir de tous...
The Village est tout d’abord un film d’ambiance, un film psychologique. Nous suivons la vie d’une communauté pas vraiment comme les autres, une communauté avec une constante épée de Damoclès au dessus d’elle, que chaque habitant porte comme un fardeau sans jamais vraiment le montrer. Le langage, les attitudes des personnages, leurs manières de vivre collent parfaitement au village, d’où la technologie est totalement absente. Ce village de la fin du siècle dernier est présenté avec un incontestable sens du visuel. Les décors sont simples, beaux et inquiétants à la fois. Outre l’esthétique superbe, les personnages sont également intéressants et attachants, pris entre l’angoisse des actions qu’ils peuvent commettre et leurs conséquences. Pas question, ici, cela dit, de faire peur inutilement, la camera suit ses personnages - le spectateur se retrouve à leur place - la peur et l’angoisse sont générées le plus simplement du monde pour un impact viscéral. Durant tout le déroulement du film, nous nous posons une question après l’autre, nous allons de supposition en supposition. Le film se base sur un twist et si dans un premier temps l'ambiance est assez fantaisiste voire horrifique avec une vraie mise en place d'un univers puissant et mystérieux (Qui sont ces créatures ? D’où viennent elles ? Pourquoi cette accoutrement en cape rouge ? Pourquoi bannir le rouge ? Qu’est ce que ce pacte ? Pourquoi ce pacte ? Et pourquoi les villages avoisinants ne sont-ils pas affectés ou ne semblent pas l’être ?. Que s’est il passé avant ?) elle se mue dans un second temps en déclancheur de la réflexion, se dégage ainsi de l'oeuvre un message à caractère politique et social, puisque traitant d'un phénomène devenu commun aux Etats Unis, les communautés privées, et surtout de la tendance d'un peuple à se surprotéger de ses ennemis, et à vivre presque constamment dans la peur (Comment peut-on continuer à vivre en voulant ignorer ce qui se cache derrière nos frontières ? Peut-on vivre enfermé dans ses propres peurs, ses phobies, isolé de tout ? Jusqu'à fonder ses principes sur un mensonge et travestir la réalité ? Peut-on fonder une communauté sur une innocence inébranlable ?) Malgré quelques incohérences et grosses ficelles, le film tient la route, la BO de James Newton Howard correspond parfaitement au long métrage, sans parler du casting, une bien belle brochette d'acteurs (Bryce Dallas Howard, Joaquin Phoenix, ...) qui délivre une prestation plus que convenable. Un bon film, donc !
THE VILLAGE, NIGHT SHYAMALAN avec Joaquin Phoenix, Bryce Dallas Howard, Adrien Brody, Michael Pitt ... (date de sortie : 18 août 2004) >> 3,5/5