mercredi 28 septembre 2011

VELOCIRAPTOR! - KASABIAN



Depuis 2004, la machine Kasabian enchaine à la fois les tubes et les excellentes critiques musicales. Avec West Ryder Pauper Lunatic Asylum (2009), le groupe britannique de Leicester avait placé la barre très haute mais ce 4ème album vient définitivement confirmer le talent de Kasabian.

Avec Velociraptor!, le groupe puise aussi bien dans des sons orientaux (Acid Turkish Bath (Shelter From The Storm) avec ses cordes arabisantes, Let's Roll Like We Used To qui rappelle un peu les Last Shadow Puppets) que dans le groove psyché des Beatles période Sgt. Pepper's (La Fée Verte, Goodbye Kiss, Man Of Simple Pleasures) et même l'electro industrielle façon Kraftwerk (I Hear Voices, Neon Noon). Que les inconditionnels se rassurent, le quartet sait toujours aussi bien faire vibrer avec des hymnes rock taillés pour les foules de stades en liesse : Switchblade Smiles, 1er extrait de l’album, à la guitare acide et au refrain punchy, l’épique Days Are Forgotten (dont la rythmique me rappelle très fortement celle de Requiem Pour Un con de Serge Gainsbourg). Le groupe nous ramène même parfois à l'époque de Club Foot avec notamment la courte, rock et électro Re-Wired.  En ajoutant à tout cela la voix lancinante de Meighan, des choeurs perchés et des riffs de guitare s'enfilant sans répit, Velociraptor devient une sorte de patchwork géant et coloré, un projet hybride, référencé, complexe, non conformiste, inventif et sauvage ! Une vraie réussite, donc !

Acid Turkish Bath ( Shelter From The Storm)

La Fée Verte

Let's Roll Like We Used To

Man Of Simple Pleasures

Re-Wired 



VELOCIRAPTOR! KASABIAN (date de sortie : 19 septembre 2011) >> 4,2/5
 Je suis encore plus impatiente de les voir en concert à Dublin le 26 novembre :-)

mercredi 21 septembre 2011

A CREATURE I DON'T KNOW - LAURA MARLING


Voilà déjà 3 ans que Laura Marling, la jeune songwriteuse anglaise affole la folkosphère. Et la grande farandole des comparaisons 5 étoiles est de sortie : Neil Young, Leonard Cohen, ... chacun y va de son affiliation.  A 21 ans seulement elle vient de sortir son troisième album A Creature I don't know.


Avec A Creature I Don't Know, Laura Marling se place définitivement au dessus de la vaste mêlée des sorties folk actuelle, un genre qui n'avait pas été aussi populaire depuis la fin des années 60. La folk de Laura Marling comporte en effet ici plus que jamais sa patte personnelle, plaçant ses compos traditionnelles dans une contemporanéité indiscutable. Même si l'on retrouve la recette qui fut à l'origine de son succès, à savoir des ballades folk guitare/voix comme c'est le cas pour Night After Night, Laura Marling s'aventure à pas de velours vers quelques nouveautés, les chansons puisent leurs inspirations dans d'autres styles : le jazz pour The Muse, la country pour Sophia, la folk song américaine dans la plus pure tradition pour Salinas (mélangeant guitare acoustique et électrique le tout est très dylanesquement réussi) ou encore le blues pour The Beast, ce qui permet à l'album de se renouveller. C’est avec beaucoup d'aisance que la jeune chanteuse alterne romantisme évanescent et chevauchée furieuse …  La voix de Laura est probablement son atout majeur et l'intégralité du disque lui fait honneur. Tour à tour rocailleuse (The Beast) ou bluesy (Salinas), Laura marling maitrise son intrument et en joue avec une facilité déconcertante. La plume quant à elle, est toujours affûtée : une narration de la vie quotidienne, des relations amoureuses conflictuelles et une aisance verbale assez rare pour être soulignée. A la fois intense et sombre, A Creature I don't know nous démontre une fois de plus le talent (bluffant) de Laura Marling.

The Muse

Salinas

The Beast

A CREATURE I DON'T KNOW, LAURA MARLING (date de sortie : 12 septembre 2011) >> 4/5

lundi 19 septembre 2011

MELI MELO

    samedi 17 septembre 2011

    MOI CHRISTIANE F., 13 ANS, DROGUEE, PROSTITUEE ... - KAI HERMANN


    Du premier joint au premier shoot ... Christiane F. a vécu son enfance à la campagne avant d'être plongée au coeur de la cité berlinoise. Face aux tourments de l'adolescence, elle trouve une certaine paix en fumant des joints mais bientôt c'est la descente : LSD, cachets divers jusqu'à l'héroine. Pour pouvoir s'acheter ses doses, elle commence par commettre de petits vols et lorsque cela ne suffit plus, elle finit par se prostituer. 

    Attention, livre choc ... C'est le moins qu'on puisse dire ... Difficile de sortir indemne d'une telle lecture ... Ce livre a connu un retentissement considérable en France et dans toute l'Europe lors de sa sortie ... 

    Moi Christiane F. est en effet un témoignage fort, douloureux, dérangeant, bouleversant, sans fioriture (le style est simple mais précis, quasi-documentaire), vrai sur l'enfer de la drogue (endroits glauques, coups entre toxicos, crises de manque, ...). 

    Ce roman autobiographique nous plonge dans le Berlin des années 70 dans l'univers des toxicomanes et de la prostitution et plus particulièrement dans l'adolescence peu commune d'une jeune fille sensible et intelligente à la dérive dans une société qui ne l'est pas moins. Christiane F. est probablement le livre le plus dur écrit sur le sujet. La trajectoire de Christiane est assez classique : une soirée en discothèque, une rencontre d'infortune. Dans un premier temps, Christiane consomme de temps en temps de l'héroïne. 

    Mais très vite, la jeune fille, prise dans un véritable engrenage, devient de plus en plus dépendante et accro. Bienvenue en enfer ... Sa mère assiste, impuissante à l'autodestruction de sa fille ... Pour payer ses shoots, Christiane décide de se prostituer. Autour d'elle, certaines de ses connaissances (comme Atze qui s'injecte le hot shot, Babsi la plus jeune victime de l'H [14 ans ...], ...) meurent dans les quartiers pourris de Berlin Ouest. Sur ce dernier point, le livre brosse une peinture sordide d'une société marginale, d'une jeunesse oubliée, engluée dans son mal-être et son malaise. Ici, pas de compromis ni de happy end, même si la jeune femme finira par vaincre ses démons intérieurs (qu'elle a,  il me semble, retrouvé, malheureusement, à maintes reprises). Toutefois, tout le monde n'aura pas le courage ni la chance de s'en sortir. La drogue est un fléau universel et c'est encore plus tragique lorsqu'elle touche des enfants ... On est en droit de se demander si les travailleurs sociaux étaient débordés, ce que faisait la police, pourquoi laissait-on de si jeunes gosses traîner seuls dans les rues et surtout si maintenant il y a moins d'indifférence, plus de soutien, d'aide ... 

    Moi Christiane F. est un livre qui m'a profondément marqué ... il m'a ému et fait réfléchir ... Puissant.
    Debout devant le miroir, je me prépare mon shoot. J'en ai vachement envie. C'est un shoot un peu spécial car j'ai de la grise. (...) La grise, c'est une poudre grise mouchetée de vert, de l'héroïne particulièrement impure, mais qui provoque un flash dingue : ça agit sur le coeur, et il faut effectuer le dosage avec beaucoup de soin; si on s'en injecte trop, on clamse. Mais j'ai follement envie de ce super flash. Je m'enfonce l'aiguille dans la veine, j'aspire, le sang monte tout de suite. J'ai filtré plusieurs fois ma grise, mais ça contient des tas de saletés. Et ça y est: l'aiguille est bouchée. C'est à peu près ce qui peut arriver de pire, l'aiguille qui se bouche à ce moment précis, car si le sang se caille dans la seringue il n'y a plus rien à faire, il faut jeter la dose. J'appuie de toutes mes forces pour faire passer cette saloperie par l'aiguille. J'ai du bol, ça marche. J'actionne encore une fois la seringue pour m'injecter le truc jusqu'à la dernière goutte. Et l'aiguille se rebouche. Je suis folle furieuse. Il ne me reste que huit à dix secondes avant le flash. J'appuie de toute mes forces. Le piston saute et le sang gicle. Il y en a plein la salle de bains. Le flash est dément. Une crampe épouvantable dans la région du coeur. Un million d'aiguilles me transpercent la peau du crâne. Je tiens ma tête à deux mains pour l'empêcher d'éclater sous le martellement - à croire que quelqu'un me tape dessus. Et tout à coup mon bras gauche est paralysé ...

    Christiane F.

    1. Christiane. 2. Detlev 3. Stella 4. Christiane 5. Kessi 6. Stella 7. Babsi, Stella

    MOI CHRISTIANE F., 13 ANS, DROGUEE, PROSTITUEE ...KAI HERMANN (année de publication : 1978)

    Les origines du livre: En 1978, Kai Hermann et Horst Rieck rencontrent ;Christiane Felscherinow à Hambourg. Elle sortait d'un tribunal. Les deux journalistes voulaient faire un reportage sur des jeunes SDF en Allemagne, récent phénomène de société à cette époque. Leur enquête durait depuis un an, lorsqu'ils ont rencontré Christiane. Dans le cadre de ce projet, ils comptaient interroger la jeune fille pendant environ 2 heures, mais, fascinés par l'histoire de cette jeune adolescente de 15 ans, cette interview s'est transformée en 2 mois d'audition à un rythme de 4 à 5 jours par semaine et l'article s'est transformé en livre.

    Le livre a été adapté au cinéma par Uli Edel en 1981, la BO a été réalisée par David Bowie.

    jeudi 15 septembre 2011

    ENGLAND, ENGLAND - JULIAN BARNES


    Jerry Batson, qui se définit comme un « accoucheur d'idées », va en vendre une assez sensationnelle à sir Jack Pitman, un excentrique milliardaire : créer sur l'île de Wright une sorte de gigantesque parc d'attractions rassemblant tout ce qu'il y a de plus typique, de plus connu en Angleterre. Cela va des blanches falaises de Douvres à Manchester United, de Buckingham Palace à Stonehenge, du mausolée de la princesse Diana au théâtre de Shakespeare. Le projet est monstrueux, hautement à risques, et voilà qu'il se révèle être un énorme succès. La copie va-t-elle menacer de surpasser l'original ? Et qu'adviendra-t-il si c'est elle que les touristes vont préférer visiter ?

    England, England bénéficie d'une construction originale, qui pourrait s'apparenter à une sorte de jeux de miroir. Il se décompose en trois parties. La 1ère intitulée Angleterre raconte l'enfance de Martha Cochrane, future directrice du parc. La 2de, England England, traite du vaste projet de loisirs et est à son tour divisée en 3 : l'apogée de Jack Pittman, sa chute et son retour au sommet. Enfin, le livre se termine sur un dernier volet : Anglia, nom de l'Angleterre suite à son déclin causé par England, England et vouée à un archaisme profond, narre la vieillesse de Martha. Perfide Albion ! voilà comment on pourrait résumer en deux mots le livre de Julian Barnes. L'auteur signe en effet ici une double critique. Il pose un regard caustique sur son pays natal qui cache, derrière une façade de respectabilité, les comportements les plus déviants. Il dévoile la façon dont le Royaume Uni est perçu à l'étranger tout en se moquant du patriotisme démesuré et du conservatisme de ses compatriotes. Il propose en même temps, une satire de l'industrie des loisirs qui pour faire profit est prête à tout, jusqu'à réécrire l'histoire pour attirer davantage de touristes ... Pris dans son délire futuristique, Barnes a un peu chargé la barque mais l'humour typiquement et l'écriture au vitriol devrait ravir les amateurs du genre. Et malgré un début lent et peu passionnant, on se prend au jeu dès que l'intrigue est mise en place et on termine le livre sans s'en rendre compte.


    ENGLAND, ENGLAND (paru en janvier 2002) - JULIAN BARNES >> 3.35/5

    jeudi 1 septembre 2011

    MELI MELO


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