mardi 27 décembre 2011

HEATHERS - MICHAEL LEHMANN


Trois filles de riches chacune prénommée Heather font la pluie et le beau temps dans le lycée de Westerburg. Elles acceptent pour la première fois une étrangère dans leur sein, Veronica, dont elles exploitent la candeur et la naïveté. Celle-ci, sous l'influence de J.D., se prend à rêver de vengeance, et le jeu tourne alors en drame...

Marqué par un humour noir tout ce qu'il y a de plus déroutant et par une esthétique très pointue bien que datée, centré sur les thèmes du suicide adolescent, du mass murder et de la pression sociale constante à laquelle sont soumis les lycéens, ce film fait figure d'ovni au sein des teen movies 80's. Heathers on peut le dire préfigure autant Clueless, Mean Girls qu'Elefant. L'idée dominante de ce film est celle d'une société lycéenne sclérosée par la méchanceté et les discriminations et qu'il est nécessaire de purger d'une manière ou d'une autre. Daniel Waters porte un regard peu consensuel sur les adolescents. Le mal-être teen ne tient ici pas à un conflit générationnel et à la pression subie de la part des adultes non, les ados sont simplement victimes d'eux-mêmes, l'entrée au lycée ne serait en effet que l'entrée dans la vie adulte, il ne serait que la vraie vie qui reproduit d'ailleurs les mêmes inégalités sociales. 
People will look at the ashes of Westerburg and say, "Now there's a school that self-destructed, not because society didn't care, but because the school was society. 
Veronica voit même son appartenance au clan des Heathers comme un boulot
they're people I work with, and our job is being popular and shit.
Les thématiques traitées dans le film font donc froid dans le dos : on y parle de suicides, d'humiliations entre élèves ou de sexualité crue mais de façon très cynique. Entre les séquences d'enterrements à répétitions toujours filmées de façon différentes et les nombreuses tueries bien débiles, les parents fous ou lobotomisés, les élèves vrais moutons de Panurge, JD l'anarchiste égocentrique, pas le temps de souffler, d'autant que Lehmann fait preuve d'une inventivité exemplaire dans la réalisation en adoptant un petit côté surréaliste

Heathers est au final un modèle de comédie noire (les citations tordantes sont légions) décalée, au casting impec (Christian Slater en fait parfois un peu trop mais il reste charmant et Winona Ryder est juste excellentissime, j'adore ses looks en plus) ! Un film culte à voir si ce n'est déjà fait ! 

“I prayed for the death of Heather Chandler many times and I felt bad everytime I did it but I kept doing it anyway. Now I know you understood everything. Praise Jesus, Hallelujah.”
Well, fuck me gently with a chainsaw. Do I look like Mother Theresa?
Did you get a brain tumour for breakfast ? 


HEATHERS (sorti en France sous le titre de Fatal Games [Pourquoi avoir traduit le titre original par un autre titre en anglais ? Je n'en ai pas la moindre idée ...]) 1988, MICHAEL LEHMANN >> 3.75/5

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