jeudi 24 juin 2010

BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB


Les B.R.M.C. ont sorti leur 7ème album : BEAT THE DEVIL'S TATTOO il n'y a pas très longtemps, l'occasion pour moi de réécouter leur discographie car il est vrai que je les avais un peu laissés tomber ces derniers temps mais j'y reviens avec un immense plaisir !! J'ai redécouvert B.R.M.C., TAKE THEM ON, ON YOUR OWN, HOWL, HOWL SESSIONS, BABY 81, AMERICAN X : BABY 81 SESSIONS et leurs différents E.P. et j'avoue que ça fait quasi une semaine que je les écoute en boucle (on peut le dire je suis totalement obsédée par ce groupe  en ce moment ...) c'est pourquoi je me suis dit que j'allais vous en parler !! 



Une petite bio pour la route  

Après les aventures Beggars pour Robert Turner et Brian Jonestown Massacre pour Peter Hayes, (guitare), qu'on peut d'ailleurs voir dans Dig ! ces 2 amis de lycée décident de monter un groupe, rejoint par le batteur Nick Jago. Après s'être baptisé The Elements, ils choissent comme patronyme Black Rebel Motorcycle Club en référence au film L'Équipée Sauvage (The Wild One) avec Marlon Brando. Après quelques concerts dans leur ville de San Francisco, ils s'installent à L.A.. Puis, leur EP inaugural tombe entre les oreilles avisées de Noel Gallagher, Monsieur Oasis, qui s'enflamme tout de go et présente dans la presse BRMC comme sa formation favorite. S'en suit un énorme engouement sur le Vieux Continent qui voit le groupe signer chez Virgin en 2000. 

Un premier LP éponyme (2001) présente le son de ces Américains, essentiellement composé de strates de guitares volontiers crasseuses et distordues. 2 ans plus tard, en septembre 2003, le groupe revient avec Take Them On, On Your Own, beaucoup plus sombre mais toujours aussi percutant, avec comme influences avouées, les Stooges et autres MC5. Les Californiens livrent une partition brute, plus rock et politique. 

Pourtant, le gang à blousons noirs est remercié 8 mois plus tard par son label et Jago quitte ses compagnons pour cause de “conflits internes” – comprendre excès de drogues et d'alcool. Mauvaise passe provisoire, car en 2005, BRMC retrouve une maison de disques, et son batteur joue le rôle du fils prodigue pour la conception du 3ème LP, le surprenant mais excellent Howl. Les guitares incendiaires sont devenues sèches, accompagnées qui plus est d'un harmonica ou d'un piano. Le tournant artistique est de courte durée, puisque les trois compagnons renouent, le temps de Baby 81, sorti en 2007, avec les ambiances électriques de leurs débuts, bcp plus produites cela dit ... 

Le 1er Novembre 2008, le groupe publie son sixième album The Effects of 333 (je ne l'ai pas écouté mais il parait que c'est une belle arnaque ^^), vendu exclusivement sur internet indépendamment de toute maison de disques. 

La Formation du groupe a récemment changé. C'est Leah Shapiro (une fiiiiiille et super jolie en plus !!) qui remplace désormais Nick Jago à la batterie pour leur dernier Album (Beat the Devil's Tattoo) sorti le 15 mars 2010.


Habillés de blousons en cuir fatigué, sanglés dans de lourdes bottes coquées, les trois musiciens très influencés par des groupes garage ou noisy comme The Jesus & Mary Chain ou My Bloody Valentine (les indépendants anglais (The Stone Roses, Ride les passionnent aussi), distillent un rock sombre, poisseux et confiné, dressant une armée d'amplis crasseux et de basses lourdes. S'il flirte entre rock et blues, le groupe laisse aussi entrevoir un songwriting romantique et teigneux, balancé par les voix abrasives de Peter et de Robert. Cela dit, ils composent également de très belles ballades !


 Ce que j'aime outre leur son, c'est leur rapport à la musique ! Ils ont une vraie atttitude, ce qui ne s'imite pas et ne s'achète pas non plus : semblant tenir à sa fierté, ils ne sont prêts à aucun compromis, surtout vis-à-vis de l'industrie discographique et de la presse. Ils sont également d'une grande générosité avec les fans et le public (ils n'hésitent pas à faire des concerts de 2 heures soit pratiquement le double d'un groupe normal, des sessions acoustiques en plein air, 3 ou 4 bonus tracks sur chaque album ...), leurs textes sont par ailleurs assez engagés (US government contre le gouvernement Bush, 666 conducer qui dénonce la jeunesse qui se croit tout permis, ...). Certains objecteront qu'ils n'évoluent pas au fil de leurs albums, certes ils restent dans le genre qu'on leur connait (excepté la parenthèse Howl, très bonne d'ailleurs) il n'y a pas à tortiller, mais ils le font tellement bien que ce serait bête de se priver d'un tel groupe, roots et droits dans leurs bottes (de moto) ! 


En espérant vous avoir convaincu ou pas, d'ailleurs peu importe, je voulais juste vous parler d'un groupe que je trouve largement sous estimé et que j'adooooore !

HIPPIES - HARLEM


 A l'instar de The Strange Boys (Be Brave >> très influencés Seeds, Kinks, 13th Floor Elevators), voici un nouveau groupe de garage-rock américain : HARLEM dont c'est le 2ème album et qui pourrait bien faire parler de lui. En effet, ce "HIPPIES" contient son lot non négligeable de chansons toutes simples aux riffs particulièrement efficaces et aux mélodies immédiatement sifflables sous la douche. 


N'ayant succombé ni aux Drums ni aux TDCC (aux Dum Dum Girls oui en revanche ;-)), je suis ravie d'avoir découvert Harlem, il n'y a pas très longtemps !! Avec Harlem et leur disque Hippies, c’est le retour des chansons à 3 accords dans un style rock garage lo-fi / surf rock sans solo ni synthé aux paroles un peu simplistes (un peu dans le genre de Girls en fait sans le côté shoegaze). On a un peu l'impression que l'album a été enregistré en 2 semaines. Bref, un groupe de garage parmi tant d’autres ? vite écouté, vite oublié, vous me direz ? Pas si sûr, car il faut avouer qu'ils ont tout de même un certain talent pour le recyclage des bonnes vieilles recettes (choeurs bubblegum grandement aromatisé à l'alcool et aux cigarettes) et que chaque nouvelle chanson possède un petit truc qui fait qu'elle est différente de la précédente. Les années 70 oui, mais aussi les Pixies, Nirvana, Weezer, Pavement, Ramones, ... Et puis la durée assez courte des morceaux (3 minutes grand max) participe aussi au fait qu'on ne s'en lasse pas si facilement.  En bref, un disque d'été sûrement, qui envoie le bois, pas prise de tête pour un sou, les neurones en vacances. Un groupe de festival idéal donc, et à défaut de réécouter encore leur musique l'automne prochain, il nous restera au moins les souvenirs de quelques bons moments ...


Découvrez la playlist Hippies - Harlem avec Harlem

HIPPIES, HARLEM >> 3,66/5

mardi 22 juin 2010

VIVRE SA VIE - JEAN LUC GODARD


Nana fréquente depuis quelques années Paul, un journaliste raté. Nana s'ennuie et voudrait changer de vie, même si elle éprouve encore de la tendresse pour Paul. Elle aimerait surtout résoudre ses problèmes d'argent. Un soir, elle accepte de suivre à l'hôtel un inconnu rencontré sur les Champs-Elysées et se livre à la prostitution...


Le film est composé de douze tableaux, douze blocs de mise en scène, dépouillés, théâtraux. Le tournage a été largement improvisé, Godard construisant le récit à mesure qu'il tournait. Une démarche plus que dangereuse mais le cinéaste a réussit malgré tout à trouver un équilibre, à livrer un film cohérent, parfaitement construit, finement élaboré, tant dans le travail d'image que du seul point de vue narratif. Godard aborde frontalement, pour la première fois dans un long-métrage, un thème qui deviendra majeur dans son oeuvre : la prostitution. On suit l'itinéraire de Nana, au début simple vendeuse de disques, qu'on voit glisser insensiblement vers une prostitution de plus en plus "professionnelle". Le spectateur assiste, impuissant, à cette lente dérive, dont il sent vite qu'elle aura une issue inexorablement tragique. Comme toujours, chez Godard, la question de la prostitution n'est pas gratuite, car elle en soulève une autre, bien plus cruciale : celle de la liberté de l'individu.En "choisissant" de vendre son corps, Nana achète (ou croit acheter) sa liberté. Les douze tableaux s'enchaînent, trouvent une cohérence entre eux, s'imbriquent pour composer un tout, une trajectoire certes tragique et bouleversante mais ou le cinéaste a la délicatesse de nous assommer que dans les secondes précédent le mot fin. 
La conclusion est brutale, surprenante, presque révoltante ...




VIVRE SA VIE, JEAN LUC GODARD >> 4,2/5

dimanche 20 juin 2010

THE GHOST WHO WALKS - KAREN ELSON


« Le fantôme qui marche », voilà comment était surnommée, petite, Karen Elson, longiligne et rousse star des podiums au teint cadavérique. De ce sobriquet peu flatteur, la top a tiré l'idée d'une chanson, envoûtante promenade avec l'amour et la mort sous forme de complainte gothique. The Ghost who walks n'est pas la seule réussite de cet album, qui est loin de n'être qu'un caprice d'une mannequin vedette profitant du nom et du talent de son illustre rockeur de mari, en l'occurrence Jack White. Certes, l'hyper-actif White veille au grain (il produit et joue de la batterie), mais la direction artistique du projet appartient à Elson seule.


Chantant depuis un bon moment en marge des défilés avec The Citizen's Kane, Karen Elson possède une très jolie voix, expressive et plaintive, au charme vénéneux. Quant à ses chansons, elles les a écrites seules, à l'insu de Jack qui fut épaté en les découvrant. Je dois dire que je le suis tout autant !! The Ghost Who Walks est un album mystérieux et hanté qui oscille entre country crépusculaire (Cruel Summer, The Birds they circle), folk, rock et néo-cabaret enfumé (100 Years from now, The truth is in the dirt) le tout arrosé d'un certain romantisme à la Bonnie & Clyde et du charme morbide des Murder Ballads de Nick Cave. Une vraie petite réussite, I want more, please ! 



Découvrez la playlist The Ghost Who Walks - Karen Elson avec Karen Elson

THE GHOST WHO WALKS, KAREN ELSON >> 4,3/5

mercredi 16 juin 2010

WHEN YOU'RE STRANGE BY TOM DICILLO


Les DOORS, c'est JIM MORRISON (chant), John Densmore (batterie), Robby Krieger (guitare) et Ray Manzarek (claviers). Manzarek et Morrison se rencontrent à UCLA, l'université de Los Angeles, où tous les 2 étudient le cinéma. Très vite, le rock hypnotique et la présence envoûtante du chanteur font leur œuvre, et le groupe connaît une ascension fulgurante qui le propulse en haut des charts. Ce seront 54 mois d'une vie frénétique marquée par les provocations, les abus en tous genres et des concerts inoubliables, qui consumeront Morrison. L'icône de toute une génération meurt dans des circonstances peu claires à Paris, le 3 juillet 1971. Tous les ingrédients sont là pour transformer cette histoire en tragédie américaine.

TOM DICILLO a voulu montrer que ce succès éphémère, devenu mythique, ne se réduisait pas à la seule conjonction sex-drug-and-rock'n roll. Pour lui, Jim Morrison ne se résume pas à ce qu'on a retenu de lui, à savoir un ivrogne à la belle gueule. C'était avant tout un être complexe, à la vie intérieure torturée, pour qui la scène et le succès constituaient une véritable épreuve – en témoignent ses 1ers concerts, entamés dos au public.

WHEN YOU'RE STRANGE s'ouvre sur un Morrison barbu et dépenaillé, émergeant d'une automobile accidentée sur le bas côté d'une route en plein désert. Il regarde autour de lui, puis arrête une voiture qui passe, dont le conducteur n'est autre que... Jim Morrison. Cet extrait est tiré d'un film inédit réalisé par le chanteur. Highway : An American Pastoral sert de fil rouge au documentaire de DiCillo. Il en constitue aussi l'intérêt principal, comme les autres images inédites que sont les bandes prises sur le vif et dans les loges du groupe, au début de son ascension. La bande originale est bien évidemment à la hauteur du talent des Doors.

Le documentaire brosse un portrait assez complet et fidèle des Doors, sans toutefois ternir son image ou alimenter les multiples controverses qui subsistent à son sujet. De nombreuses anecdotes sont relatées. DiCillo a évité l'écueil de focaliser son attention sur le sensationnel des excès morrisonniens (contrairement au film The Doors d'Oliver Stone, un véritable navet), le film fait ressortir chacune des individualités du groupe, en fusion. A l'instar de leurs influences musicales. Il n'a en revanche pas su donner de l'époque une image autre que celle des clichés habituels, de la guerre du Vietnam aux hippies dénudés de Woodstock, dommage car ce docu aurait du coup été parfaitement parfait ^^ When You're Strange s'adresse, cela dit, à un public relativement large. Il intéressera à la fois, les fans dévoués (en tant que fan hardcore des Doors je n'ai rien appris sur le groupe en lui -même il faut bien le dire mais les images d'archives inédites valent à elles-seules le détour et quel bonheur de voir les Doors sur grand écran ;-) ) et ceux qui veulent découvrir ce groupe mythique !!

P.S. : La narration a été confiée à JOHNNY DEPP, grand fan du groupe :-)

SAUVEZ HAMLET ! JASPER FFORDE


Retour à Swindon, ds le Monde Extérieur, pour la célèbre détective littéraire Thursday Next désireuse d'offrir à son fils, Friday, une vie paisible... Le vœu pieu ds toute sa splendeur ! D'abord, elle n'aurait jamais dû accepter d'embarquer Hamlet ds la réalité. Rongé par ses états d'âme et tellement soucieux de savoir ce que les gens pensent de lui - rapport à son incapacité notoire à prendre des décisions -, il s'incruste chez les Next, flirte avec lady Hamilton, pendant qu'en son absence Ophélie fomente une révolution dans la pièce éponyme de Shakespeare. En fait de vie calme, Thursday aura à peine quelques jours pour régler le problème Hamlet, récupérer Landen, son mari éradiqué par Goliath, et empêcher le redoutable Yorrick Kaine, personnage sans scrupules, de déclencher un cataclysme planétaire. Sans parler d'un mystérieux tueur à gages lancé à ses trousses, d'un saint du XIIIe siècle aux manières douteuses ; et d'un match de croquet censé décider du sort de l'humanité... Sauver le monde ? Pas de problème, Thursday a l'habitude... mais qui va garder Friday ?

Après L'Affaire Jane Eyre, et Délivrez-moi, dans lesquels on découvrait ébahis le monde étonnant imaginé par Jasper Fforde, la série connaissait une petite baisse de régime avec Le Puits des Histoires Perdues (assez bon mais se déroulant entièrement dans le Monde des Livres, dommage !!). Cette fois, Fforde réussit un sans faute : avec Sauvez Hamlet !, on retrouve toute la verve des 1ers opus. Le roman démarre sur les chapeaux de roue et ne faiblit jamais, en revenant au “monde réel” sans oublier celui de la Jurifiction, Jasper Fforde utilise de nveau toutes les dimensions de l'univers qu'il a mis en place. Une multinationale mégalo, des vampires et des loups-garous, on y voyage dans le temps, dans le monde des morts, et bien sûr dans les livres, avec sa ribambelle de personnages hauts en couleur. Toute la série Thursday Next est un vaste hommage à la littérature et à la fiction. Le Monde des Livres constitue l'une des plus intéressantes trouvailles de l'auteur : elle lui permet d'introduire dans l'intrigue les personnages et thèmes de son choix, puisant aussi bien dans la mythologie que dans les œuvres classiques en passant par la SF. Fidèle au style des précédents romans, Jasper Fforde truffe son récit de multiples détails loufoques. La réussite de la série ne réside pas tant dans l'accumulation d'idées incongrues que dans la capacité de l'auteur à réunir tous les fils en une trame cohérente dans laquelle chaque élément finira par trouver sa place. Sous des dehors foutraques, l'histoire est rigoureusement construite et très drôle en plus !! Je suis une inconditionnelle de la série, je ne peux donc que vous conseiller Sauvez Hamlet !! J'ai hâte de me procurer le tome suivant (Le Début de la Fin) ! Et un conseil : oubliez toutes les règles du temps, de l'espace et de la réalité : installez-vous confortablement et savourez l'aventure !

Extrait : - Alors, qu'est-ce qui a fusionné avec Hamlet ?
- Ca s'appelle maintenant Les Joyeuses Commères d'Elseneur, et on y voit Gertrude se faire courser autour du château par Falstaff tout en se faisant semer par Mistress Page, Ford et Ophélie. Laerte est le roi des fées, et Hamlet est relégué à un petit rôle de seize lignes où il accuse le Dr Caius et Fenton d'avoir conspiré l'assassinat de son père pour sept cents livres sterling.
Je poussai un gémissement.
- Et ça ressemble à quoi ?
- Le temps que ça devienne drôle, tout le monde meurt. [p. 206]

SAUVEZ HAMLET, Jasper Fforde >> 4/5

DIG ! ONDI TIMONER


Ondi Timoner relate de l'intérieur l'histoire exemplaire de 2 groupes de la scène indépendante américaine: les Brian Jonestown Massacre de San Francisco et les Dandy Warhols de Portland. Amis au départ, les 2 groupes vont suivre des trajectoires différentes. L'un a emprunté une voie plus commerciale tandis que l'autre a refusé les compromis et y gagna le statut de groupe culte.

DIG ! c'est juste l'un des meilleurs rockumentaires que j'ai pu voir jusqu'à présent !! C'est furieux, brut de décoffrage et animé par une bande son géniale ! Ondi Timoner a capté 1500 heures d'images sur 7 années pendant lesquelles elle a suivi leur évolution et leurs parcours croisés, en concert, backstage, en studio, sur la route, dans leur quotidien. Autant vous dire que malgré le fait qu'Anton Newcombe soit un fou furieux (suffit de voir ça pr s'en convaincre ^^ ) les BJM sont définitivement mes préférés (J'ai eu l'occasion de voir ces 2 groupes en concert, j'avais vraiment oublié que les Dandy Warhols avaient assuré la 1ère partie de David Bowie en concert à Lyon ... c'est dire ... les BJM quant à eux, je les ai vus tout récemment Newcombe n'a pas pété un cable, il ne pipait mot mais j'ai beaucoup beaucoup aimé leur prestation ... comme quoi ...) DIG !, c'est donc une histoire d'amitié, de génie, de folie, de sentiments et de fric, une immersion inédite dans une réalité pas toujours rose. Certains reprochent à la réalisatrice d'avoir pris parti pour les DW, j'ai plutôt ressenti le contraire à vrai dire ... les BJM ne se trahissant pas. Au fil du tps, le BJM a usé une 50aine de musiciens (Peter Hayes $) des BRMC par exemple ou Bobby Hecksher des Warlocks,). Plus qu'une simple chronique sur des groupes de rock, Dig ! est une véritable réflexion sur les liens qui peuvent exister entre la création artistique et le succès commercial. Si les 2 groupes débutent sur la même scène en étant très proches, l'amitié qui les unit va finalement se briser petit à petit, à mesure de l'ascension des DW. Car, si ceux-ci réussissent à imposer leur musique, le BJM rame sévèrement pour gagner de quoi vivre car leur leader, Anton Newcombe, décrit comme un génie maudit, un artiste impossible à vivre ne voulant rien faire qui pourrait compromettre sa musique est incapable de gérer au minimum une tournée sans piquer une grosse crise et molester la moitié de son groupe. Contrairement à lui, Courtney Taylor (leader des Dandy Warhols) s'occupe au mieux de ses affaires et gravit pas à pas les échelles du succès. Ainsi, Taylor gagne beaucoup d'argent mais se trouve incapable d'innover musicalement autant que Newcombe alors que ce dernier fait la musique qu'il aime mais envie le succès des Dandy... Un ami du groupe compare Anton au soleil : à son contact, les personnalités grandissent musicalement et spirituellement. Par contre, dès qu'elles cherchent à l'approcher de trop près, elles se brûlent les ailes. Le génie aime cheminer en solitaire ...

DIG ! >> 4,3/5

THE WILD ONE - LASLO BENEDEK


Dans cette petite bourgade où tranquilité se confond avec ennui, l'arrivée d'une bande de motards, les "Black Rebel Motorcycle Club" menée par Johnny (Marlo Brando), se heurte immédiatement à l'hostilité et aux préjugés des habitants. Le drame sera inévitable... Courses sauvages entres motards, bagarre et amour, tous les ingrédiens d'un film devenu culte qui a largement contribué au mythe de Marlon Brando.

Adapté d'une nouvelle inspirée d'un fait divers authentique survenue en 1947 à Hollister, THE WILD ONE est sorti en 1953 aux USA et a fait scandale malgré le fait que la censure ait fait couper environ 20 minutes du film, pour que le film puisse être distribué. Le film a vieilli certes ms pour ma part j'ai beaucoup bcp aimé ! C'est un très bon film, entre 2 genres, road movie et drame social, traitant de la jeunesse post-seconde guerre mondiale, jeunesse insouciante, révolté contre le monde mais aussi contre eux-mêmes ; tout ceci interprété par un Marlon Brando talentueux et charismatique. Johnny / Marlon c'est un peu le 1er Rebel Without a cause ;-) en fait !! Je vous encourage vivement à le voir (on le trouve facilement sur internet et il est très court qui plus est, l'occasion de passer un très bon moment !!), vous ne le regretterez pas !

Citation : Hey Johnny, what are you rebelling against ? What've you got ?


THE WILD ONE (L'EQUIPEE SAUVAGE en frs) LASLO BENEDEK  >> 4,2/5

ALPHAVILLE - JEAN LUC GODARD


Dans une époque postérieure aux années 1960, les autorités des «planètes extérieures» envoient le célèbre agent secret Lemmy Caution (Eddie Constantine) en mission à Alphaville, une cité déshumanisée, éloignée de quelques années-lumière de la Terre. Caution est chargé de neutraliser le professeur von Braun, le tout-puissant maître d'Alphaville, qui y a aboli tous les sentiments humains. Un redoutable ordinateur, Alpha 60, régit toute la ville. Un message de Dickson, un ex-agent secret, ordonne à Lemmy de «détruire Alpha 60 et de sauver ceux qui pleurent». Mais ce dernier est enlevé, interrogé par Alpha 60 et condamné à mort...

ALPHAVILLE est l'un des rares films français de SF ! Réalisé en 1965 par Jean Luc Godard, il n'en a pas moins bien vieilli. Ici, on erre dans le labyrinthe étouffant d'une ville tentaculaire et inconnue, la nuit. Des néons clignotent "nord" et "sud", et les habitants d'Alphaville perdent le sens de mots comme « conscience ». Ce film rappelle beaucoup 1984 de George Orwell. On retrouve donc dans Alphaville le fameux "Big Brother" (ici nommé "Alpha 60"), le déni des sentiments amoureux, une variante de la double-pensée ainsi qu'un appauvrissement progressif et forcé de la langue. Reste que si les points communs sont nombreux, la finalité des 2 œuvres n'est pas vraiment la même. En effet, là où Orwell livrait une histoire très politisée et axée sur la dénonciation d'un régime totalitaire, Godard use des mêmes images/idées pour nous livrer une réflexion d'ordre philosophique, voire poétique. ALPHAVILLE met ainsi en scène la lutte entre la logique et l'émotionnel, l'opposition des mathématiques et de la langue, l'incapacité à retranscrire l'émotionnel grâce au cartésien. «Alpha 60» étant la machine, l'humanité est bien évidemment représentée par un Lemmy Caution attaché aux mots, aux écrits, aux sensations et aux sentiments. Alphaville peut également à certains égards faire penser à certains épisodes de Chapeau Melon et Bottes de Cuir (avec Emma Peel). La voix d'«Alpha 60» (celle d'un homme ayant subi une trachéotomie, qui m'a personnellement gênée voire agacée) accompagne par ailleurs le récit et dispense en «off» quelques réflexions, lesquelles pourraient être autant de passionnants sujets de dissertation. Anna Karina, superbe muse de Godard, donne vie à un personnage aussi fascinant que froid. Il faudra attendre le plan final pour que son visage s'illumine et laisse enfin transparaître l'humanité, alors que le couple fuit une Alphaville laissée en plein chaos. Bien qu'il soit souvent considéré comme mineur dans la filmo de Godard, ALPHAVILLE n'en est pas moins une œuvre foisonnante et ambitieuse, qui m'a beaucoup plu !!

TRAINSPOTTING - DANNY BOYLE


Édimbourg, ds les années 80, Mark Renton appartient à une bande de copains héroïnomanes et délinquants (Sick Boy, un cinéphile tombeur de filles; Spud, un gentil crétin; Begbie, un dangereux désaxé cherchant toujours la bagarre mais s'en tenant à l'alcool et Tommy, un adepte de la musculation qui mène une vie saine). Ceux-ci entretiennent une amitié fragile, sur le chemin de la déchéance, que seul Mark souhaite combattre en décidant de décrocher...

Féroce, drôle et méchant, Trainspotting, le 2d plus gros succès cinématographique de ts les tps en Angleterre, l'est assurément. Les dialogues sont grinçants, l'Écosse en prend pour son grade, et les images choc s'enchaînent à un rythme frénétique pour brasser en vrac la violence, le sexe, la drogue, l'alcool, le sida, le tout, même si cela paraît impossible, avec un humour incontestable, bien que toujours très noir. Adapté du roman d'Irvine Welch, cette fable trash à la bande originale inoubliable (Lou Reed, Blur, Leftfield, Pulp, Iggy Pop) a définitivement imposé Ewan McGregor (génial) et Robert Carlyle sur la scène internationale. J'ai adoré !!

Petit aparté : Certains disent que ds le même genre, "Requiem for a dream" est bien plus percutant ... Je pense simplement qu'ils ne sont pas comparables, de part le fait qu'ils ne racontent pas du tout la même histoire puisque "Requiem for a Dream" démontre plutôt la descente aux enfers d'une bande de jeunes qui ne cherche pas à vivre sans la drogue, tandis que "Trainspotting" ns fait partager le parcours d'un jeune homme qui a décidé de s'en passer. De plus, "Requiem..." utilise des scènes beaucoup plus crues et perturbantes, et même si elles ne sont js gratuites, on ne retrouve pas d'humour par rapport à "Trainspotting". Je terminerais cpdt en disant que ce sont 2 excellents films !!


TRAINSPOTTING - DANNY BOYLE >> 4,2/5

mardi 15 juin 2010

CIAO ! MANHATTAN - JOHN PALMER & DAVID WEISMAN


Le film raconte le destin tragique d' Edie Sedgwick / Susan, star déchue de la Factory d' Andy Warhol. De retour chez sa mère en Californie, Susan/Edie s' installe ds la piscine aménagée et décorée de couvertures de journaux où elle apparait et de photos de mode où elle ressasse ses années de gloire à New York ds le monde du pop art et de la folie règnant à la Factory à la fin des années 1960. Susan/Edie partage ses visions dues à la drogue et à l'alcool ac un jeune hippie paumé, Butch qui a pris Susan en stop lors de son pèlerinage en Californie.

Le 1er projet de David Weisman et de John Palmer était de tourner un docu sur la communauté underground réunie autour de Warhol (on retrouve ainsi, au hasard des plans, de nb persges qui ont fréquenté la Factory, tels que Viva, Roger Vadim ou encore Paul América), avant de s'apercevoir qu'Edie était l'élément fondamental à partir duquel le film devait être conçu. Les 2 cinéastes ont ainsi opté pour un montage éclaté, mêlant à la fois des images d'archives en noir et blanc réalisées à la fin des années 1960 montrant Edie au sommet de sa carrière [l'échelle des plans et les cadrages sont variés, les changements d'axe sont fréquents, auxquels s'ajoutent plusieurs effets de surimpression et de contre-jours. La bande-son apporte un réel intérêt à ces séquences. Les commentaires psychédéliques de Susan, quant à eux, renforcent l'atmosphère surréaliste des fêtes new-yorkaises] et des images en couleur tournées peu avant sa mort, en Californie, 3 mois après la fin du tournage. Le lieu d'habitation de Susan est devenu un musée célébrant sa gloire passée. Les photographies tapissent les murs et la décoration pop rappelle l'univers de Warhol. Le coussin, qui arbore le sigle de « superman », fait par exemple référence à la passion que l'artiste entretenait pour les comics et les superhéros. Rarement un décor de film n'a été chargé d'un sens plus pathétique. Sans avenir, cette jeune femme semble condamnée à vivre, à 27 ans, au milieu de ses souvenirs et de ses anciennes gloires. Le jeu de Susan / Edie, qui interprète son personnage à travers le prisme de ses délires de toxico est impressionant, extravagant et réussi. La séquence la plus saisissante de Ciao ! Manhattan reste celle où Susan passe un coup de fil à une employée du magazine Vogue. On comprend rapidement qu'il s'agit en fait d'un souvenir et non de la réalité. Pour certains, un document exceptionnel des années 60, pour d'autres une expérience visuelle inégalable, CIAO ! MANHATTAN est un tremblement de terre qui secoua le cinéma indépendant américain et que j'ai véritablement adoré !!



CIAO ! MANHATTAN - JOHN PALMER & DAVID WEISMAN >> 4,2/5

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