vendredi 29 octobre 2010

TEDDY / VARSITY / LETTERMAN JACKET


 On le voyait sur les étudiants américains dans les teens movies, les séries tv ou dans les fameux Grease ou American Graffiti : l'intemporel blouson de type Teddy refait surface en boutique et chez les plus grands, et cette fois les filles ne sont pas en reste !





Le BLOUSON TEDDY fait partie de la culture américaine. Il était en effet porté par les sportifs, golfeurs, adeptes du basket ou du baseball, tous fiers de broder sur leur blouson le chiffre correspondant à leur classement dans ces disciplines. Mais le Teddy, constitue aussi la récompense remise aux étudiants à la fin de leurs études. Là aussi, la lettre brodée sur ce vêtement souvenir lui donne encore plus d'importance (d'ou l'appelation "Letterman").


 Aujourd'hui, des créateurs tels qu'Isabel Marant ou Alexander Wang s'inspirent de ce vêtement mythique. 


Mais il s'est aussi démocratisé et des enseignes de prêt à porter comme Zara, Etam ou American College en proposent des versions tout à fait désirables .


mercredi 27 octobre 2010

THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW DE JIM SHARMAN


 Une nuit d'orage, la voiture de Janet et Brad, un couple coincé qui vient de se fiancer, tombe en panne. Obligés de se réfugier dans un mystérieux château, ils vont faire la rencontre de ses occupants pour le moins bizarres, qui se livrent à de bien étranges expériences.

Ce long métrage qui rend un hommage parodique aux films de science fiction, d'horreur et de série B est initialement inspiré de la comédie musicale londonienne du même nom de Richard O' Brien (1973). qui connut un incroyable succès contrairement au film qui n'en eu aucun à sa sortie ... On lui reprocha en particulier une intrigue un peu faible, une trop forte connotation sexuelle, le thème des homosexuels et des travestis. Malgré cela, The Rocky Horror Picture Show est considéré aujourd'hui comme un film culte parmi les midnight movies et il jouit d'un large public de fans dans le monde entier. Il ne faut cependant pas s'attendre à un chef d'oeuvre du 7ème art mais à quelque chose de drôle (prendre le film au sérieux risque d’entraîner un départ prématuré avant même le début de la séance), de rythmé, d'atypique, de dérangeant et d'absolument déjanté (je pèse mes mots). Si le scénario a peu d'intérêt, le film nous saisit immédiatement. L'univers et l'ambiance freaky sont parfaitement dessinés. The Rocky Horror Picture Show est une comédie musicale kitchissime, chef-d’œuvre du mauvais goût et de l’absurde, qui voit se trémousser sous nos yeux toute une palette de personnages pour le moins « exotiques », d’un Frankenstein bodybuildé gay à un chercheur ex-nazi en fauteuil roulant, à un duo qui semble sorti tout droit de Star Trek. Tim Curry qui tient le rôle de Frankie, le travesti du film, est tout simplement épatant. Il assume parfaitement sa tenue (maquillage outrancier, très hauts talons, porte-jartelles) et écrase tous les autres personnages par son charisme, c'est bien simple d'ailleurs il est impossible d'en détacher son regard. Malgré le paradoxe qui émerge du personnage : habillé en femme certes mais d'une grande virilité, il échappe au stéréotype d'homme efféminé sans pour autant être ridicule. S'il n'y avait ainsi qu'une raison d'aimer ce film, ce serait Frankie !! The Rocky Horror Picture Show bien plus qu'un film est une fête, un parc d'attractions pour adultes entre la famille Adams et la gay pride bref une sorte d'expérience à voir au moins une fois dans sa vie !!  Enjoy your trip ! 


samedi 23 octobre 2010

LES PETITS MOUCHOIRS DE GUILLAUME CANET


A la suite d'un événement bouleversant (l'accident très grave d'un de leurs amis), une bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer (au Cap Ferret) comme chaque année. Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en seront ébranlées. Ils vont enfin devoir lever les "petits mouchoirs" qu'ils ont posés sur leurs secrets et leurs mensonges.

Après le succès de son polar "Ne Le Dis à Personne" (adaptation du roman de Douglas Kennedy), Guillaume Canet ne cède pas à la tentation de la redite et se risque à une oeuvre très personnelle. Personnelle mais pas autobiographique, si ce n'est la situation de départ. Cloué, un été, sur un lit d'hôpital alors que ses amis partaient en vacances, l'acteur réalisateur se serait interrogé sur le bien fondé de certaines relations et sur lui-même. Ainsi est née l'idée de ce film tendre, drôle, émouvant et efficace. Au coeur de ce long métrage, l'amitié mais aussi le mensonge et ses conséquences au sein d'une bande de trentenaires en pleine crise existentielle ( Chacun des personnages affiche tous les signes extérieurs du bonheur mais pose indirectement la question des choix qu'il a faits : son métier, son conjoint, sa sexualité, ses amis le rendent-ils vraiment heureux ? ), interprétés par un casting d'excellence (François Cluzet : Max l’aîné intolérant qui casse l'ambiance et qui supporte moyen la déclaration d'amour que lui fait son meilleur ami Vincent, [Benoit Magimel, calme, posé, le charme agit ;-)], Gilles Lelouche : Eric infidèle chronique, Marion Cotillard [qui joue très bien et qui est toujours très bien filmé] : Marie l'indépendante qui enchaîne les histoires sans lendemain, Laurent Lafitte : Antoine qui attend désespérément un texto de son ex, Jean Dujardin : Ludo, coup de chapeau à Joel Dupuch, le non acteur de la troupe : Jean Louis, Valérie Bonneton, Véronique la femme de Max et Pascale Arbillaud, Isabelle la femme de Vincent). La recette n'est pas nouvelle mais le film passe du rire aux larmes avec aisance. Des scènes chaleureuses, complices, carrément poilantes : François Cluzet en traqueur de fouines obsessionnel, Marion Cotillard folle de colère lors d'une sortie en mer, ou bien un permis bateau qui vire à la cata avec Laurent Lafitte. Loin de s'effacer derrière son casting d'enfer, Guillaume Canet filme ses comédiens (au plus près de manière à capter chaque expression) mais aussi le groupe dont la dynamique s'installe avec une grande efficacité dès l'arrivée des vacanciers au Cap Ferret et se maintient jusqu'au bout malgré un final un peu trop lacrimal et convenu (mais qui fait franchement son effet). Petit aparté concernant la B.O. qui est vraiment top : Janis Joplin, Creedence Clearwater Revival, Jet, David Bowie, Damien Rice, .... Les Petits Mouchoirs dure 2h25 mais je vous assure qu'on ne voit vraiment pas le temps passer, un film à ne pas rater ;-)


LES PETITS MOUCHOIRS réalisé par GUILLAUME CANET >> 4/5

jeudi 21 octobre 2010

PATTI SMITH - CONFERENCE ET CONCERT - STRASBOURG - 19 octobre 2010



J'ai rencontré PATTI SMITH avant hier ... non ce n'est pas une blague :-) En effet, à l'occasion de sa première autobiographie intitulée JUST KIDS, la ville de Strasbourg a eu la bonne idée de s'associer à la Librarie Kléber pour organiser une conférence avec Patti herself ainsi qu'un concert gratuit à la Cité de la musique et de la danse. J'ai eu la chance de pouvoir assister aux 2 évènements (je ne remercierai jamais assez cette demoiselle de m'avoir communiqué l'info à temps :-)) grâce à bcp de patience puisque vous vous en doutez il y avait beaucoup de monde. C'était vraiment génial ! Elle est très drôle et tellement modeste ... Elle sourit beaucoup, fait des plaisanteries bref elle met vraiment à l'aise. Elle a commenté quelques passages de son livre, répondu aux questions d'un jeune employé (je suppose) entourée d'une traductrice (celle qui a traduit le livre, personnellement j'ai trouvé que la présence de la traductrice n'était pas indispensable, Patti Smith s'exprimait dans un anglais vraiment très clair et compréhensible), a un peu parlé de ses inspirations : Jimi Hendrix, William Blake, Arthur Rimbaud, Jim Morrison, William Burroughs mais surtout de sa (très belle et touchante) relation avec Robert Mapplethorpe, avec l'art en général (ses doutes concernant son art notamment), avec les livres mais aussi avec le rock'n roll (I found my voice in rock'n roll a-t-elle déclaré ... through poesy).

Photo prise par Gérard Malanga.

Elle n'a pas hésité à déclamer People Have The Power (en ajoutant à la fin un mot sur les manifestations du jour) pour illustrer ses propos.

Elle a signé mon exemplaire de Just Kids (ce que j'en ai lu pour l'instant m'a totalement conquise, ce sera à coup sûr mon coup de coeur littéraire de l'année). 


Une fois ma dédicace en poche, il a fallu que je me dépêche pour le concert, l'entrée étant libre, j'ai patienté 2 heures mais j'ai réussi à avoir mon billet :-) Sur les coups de 20h50, Patti Smith est arrivée sur scène accompagnée de 3 élèves du conservatoire. Elle a d'abord lu un extrait en anglais de son livre en musique (piano et corde), on a eu ensuite droit à un extrait d'opéra puis 2 intervenants dont la traductrice l'ont accompagné pour la lecture des textes (ils lisaient en français). Patti Smith a parsemé son show de 3 chansons (rien que sa guitare et sa voix), même si elle s'est excusé de ne pas être très bonne à la guitare, c'était magique ! Becauuuuuuse The Niiiiiight. 



Elle a terminé par une impro totale genre Strasbourg c'était trop cool je reviendrai. 

A 64 ans Patti Smith est toujours aussi  impressionnante et touchante ! J'ai vraiment vécu une journée inoubliable !! 

lundi 18 octobre 2010

MOI, MOCHE ET MECHANT DE CHRIS RENAUD ET PIERRE COFFIN


Gru gagne sa vie en étant ... méchant. Il adore mijoter des coups foireux avec ses sous fifres (des mini techniciens jaunes nommés les Minions et qui baragouinent un langage volontairement incompréhensible), ses voitures gadgets et ses joujoux diaboliques comme son pistogel (rayon immobilisant).  Gru adore sa vie jusqu'au jour où un rival, le jeune Vector, réussit la prouesse de voler la pyramide de Guizeth, lui chipant ainsi par la même occasion le titre de grand méchant. Il décide alors de préparer avec son acolyte, le docteur Nefario le plus grand coup de tous les temps : dérober la lune. Mais avant, il lui faut piquer à Vector son pisto-réducteur. Dans cette mission, seules Margot, Edith et Agnès, 3 adorables orphelines, peuvent l'aider ...

Vu en V.F. (petite soeur oblige) et en 3D, Moi, moche et méchant s'avère être un bon petit film d'animation. Pour une première incursion dans l'animation en images de synthèse, Universal se hisse au niveau des grands crus Pixar. Le scénario est un peu convenu (Sous ses faux airs de Dracula, le sinistre Gru cache le coeur d’un enfant traumatisé par une mère tyrannique) mais on se laisse emporter par le rythme trépidant, le grain de folie et la loufoquerie de ces héros numériques. Très drôle (le rival de Gru tire des poulpes ou des piranhas vivants avec son pistolet, la banque chez laquelle Gru souhaite faire un emprunt pour financer son projet s'appelle Lehmans Brothers, la banque du mal, ...) et attendrissant. Les dessins sont très soignés (la 3D ajoute un petit plus mais n'est vraiment pas indispensable). Un divertissement réussi à voir en famille ! 


MOI, MOCHE ET MECHANT, CHRIS RENAUD & PIERRE COFFIN >> 3.5/5

JUNKY - W.S. BURROUGHS


En 1952, Ginsberg apprend à W.S. Burroughs qu'il n'était pas parvenu à convaincre New Directions Press de publier le récit de Burroughs sur sa vie de toxicomane. Cependant, Carl Solomon, un de ses amis, travaille désormais comme éditeur à New York chez A. A. Wyn, l'entreprise de son oncle. Solomon persuade ce dernier de publier les mémoires de Burroughs. En avril, Wyn accepte de publier Junk. Le titre est changé en Junkie, et Ginsberg, à la demande de Solomon, accepte d'écrire la préface du livre. Celui-ci va faire scandale en bousculant l'establishment américain.

Dès la première page, on est emporté dans une autre époque, les années 50, un autre lieu, les Etats-Unis, et surtout à une autre vitesse, celle de la vie d'un drogué, ce temps qui n'existe que pendant le manque ou la recherche d'une dose et se fige lors des flashs. Telle est la vie menée par William Lee. Précédée d'un prologue dans lequel il expose les traits principaux de sa famille sans histoires, on plonge très rapidement dans l'horreur de la "came". Le narrateur se fait en effet un plaisir de nous en conter les moindres détails : les effets diffus de la première dose, l'envie fourbe de recommencer, le nombre précis de fois où il faut se piquer pour s'accrocher, les désintox home made avec d'autres drogues (benzédrine, codéine, ...), le système d'ordonnances. Stylistiquement parlant, Junky se veut tout ce qu'il y a de plus sobre, simple et dépouillé du coup le livre se lit vraiment d'une traite. L'aspect sociologique (comme pour la plupart des livres issus de la Beat Generation) de ce récit en est la principale richesse. On observe que le banditisme prenait des formes presque grotesques : vol sur soûlards endormis, revente de drogues à crédit, ... mais aussi que la politique menée contre la drogue et les drogués dans les années 40 était ultra répressive (le gouvernement va jusqu'à engager des policiers accrocs pour prendre les camés sur le fait, les indic' tiennent une place importante dans le démantèlement des réseaux mais n'échappent pas à la prison à un moment ou à un autre). On est surtout dans le côté sordide de New York (puis la Nouvelle Orléans, le Texas et Mexico mais toujours dans le même milieu)  : drogue, alcool, homosexualité (Burroughs effleure pudiquement le sujet), appartements miteux, ... William dresse d'ailleurs une galerie de portraits assez glauque : petits bonhommes flasques, crânes chauves, ... Du point de vue de l'histoire proprement dite, le personnage n'évolue pas vraiment, il passe de dépendance en dépendance, pris dans un cercle vicieux, souhaitant toujours découvrir de nouvelles sensations là où il ne découvre que souffrance ou manque. Concernant l'aspect autobiographique de l'histoire, il n’apparaît en fait qu'en filigrane, le meutre (accidentel) de sa femme par exemple est totalement éludé "Ma femme et moi sommes séparés" déclare-t-il. Junky est un roman expérience, on y retrouve un rythme éffréné, la recherche de limites propres à la Beat Generation et ce questionnement de sens qui ne trouve jamais d'issue. Passionnant ! J'ai hâte de lire d'autres livres de Burroughs mais aussi de m'attaquer plus sérieusement aux oeuvres de la Beat Generation ( Je n'ai lu que Kerouac pour l'instant (il y a un petit moment maintenant) et j'ai vraiment adooooooooré !!).

"A paranoid is someone who knows a little of what's going on. A psychotic is a guy who's just found out what's going on".


Hal Chase, Jack Kerouac, Allen Ginsberg, William S Burroughs, Morningside Heights, New York City,  late 1944 or early 1945.

vendredi 15 octobre 2010

THE CONSTANT - I BLAME COCO


Avant d'enregistrer THE CONSTANT, I BLAME COCO (alias Eliot Paulina Sumner, fille de Sting) s'est faite connaitre via une vidéo postée par Peter Doherty qui utilisait le très beau titre Bohemian Love (c'est à cette période là que j'ai commencé à m' intéresser à cette artiste). Petit à petit, youtube s'est mis à regorger des démos (très prometteuses) de la jeune chanteuse. Le son était lo-fi et les chansons pop confinaient parfois au reggae avec succès. Coco Sumner a une patte, outre sa voix profonde, rauque et androgyne, ses textes dark sont très soignés. 

La question est de savoir ce qu'il s'est passé entre ses brouillons et The Constant. Ce premier album est en effet enrobé de claviers cheap et de bidouillis électro qui n'étaient pas forcément nécessaires et qui surtout étouffent l'essence brute (qui me plaisait tellement) de certains morceaux. Malgré tout, Coco impressionne, par sa fraicheur musicale d'abord (le marché électro pop new wave est peut être saturé mais elle a tout de même le talent de sortir de petits tubes qui sont plus que de simples mélodies dansantes [même si parfois elle cède, dans la longueur, à certaines facilités] : Selfmachine, Ceasar, The Constant, Quicker, ... si les synthé ne vous font pas peur, que vous aimez La Roux et consorts vous adorerez, c'est sûr sinon vous pouvez toujours vous tourner vers les versions moins produites des morceaux qui sont juste extras), son low profile et sa fragilité qui (me) touchent sans parler de ses activités d' actrice, mannequin, 5 ans de carrière derrière elle (concerts dans les micro clubs londoniens, festivals boueux en bas de l'affiche), son look de garçon manqué (que j'aime bcp personnellement), sa gestuelle sur scène qui rappelle un peu celle d'Ian Curtis ... Je la verrais plus dans un registre rock qui collerait plus à sa personnalité. Mais seul l'avenir nous le dira !

ALBUM EN ECOUTE ici

THE CONSTANT, I BLAME COCO >> 3,4/5

jeudi 14 octobre 2010

UNE FORME DE VIE - AMELIE NOTHOMB


Quotidiennement sollicitée par du courrier de ses lecteurs, Amélie va un jour tomber sur une lettre inattendue ... Un G.I. coincé en Irak l'appelle au secours pour tenter de survivre dans cette drôle de guerre. Pour se rebeller, ce white trash se goinfre de junk food, arborant sa graisse comme une amoureuse enveloppante. Mue par son instinct de Saint bernard, l'écrivain lui répond en parlant de body art. S'ensuit une relation épistolaire étrange ...

Une rentrée littéraire sans Amélie Nothomb ne serait pas une vraie rentrée littéraire ! Que les critiques soient élogieuses ou non, il s'agit d'un de mes petits rituels de septembre - octobre :-) S'il est vrai que ces dernières années, Mlle Nothomb s'était laissée un peu trop aller, elle semble reprendre du poil de la bête avec son dernier roman. L'histoire comme souvent est abracadabrante, originale. On y croit pourtant. Elle arrive à nous faire gober cette correspondance intense, intime et imprévue notamment de par le fait qu'on distingue ça et là des parts d'autobiographie car si le thème de l'obésité et ses dérivés tient une grande place (le soldat Mapple invente en effet le pacifisme par l'obésité, ce qui nous vaut des passages plutôt drôles sur la guerre des maigres et des trop gros au fin fond des casernes du désert), Amélie en profite tout de même pour dresser une multitude de portraits de lecteurs qui s'essaient à l'art épistolaire en écrivant à leur écrivain préféré impliquant ici l'amour sans limite de l'auteure à la correspondance. Pas de fin en queue de poisson mais un joli coup de théâtre. C'est féroce, cynique et désenchanté, une lecture agréable en somme (pas aussi marquante que je l'aurais voulu mais cela est peut-être du au fait qu'avant de m'y attaquer je venais de finir 2 classiques de 500 pages ^^), petit bémol concernant le style un peu boursouflé d'Amélie sur quelques pages ... Un bon cru ! 

UNE FORME DE VIE, AMELIE NOTHOMB >> 3,65/5

mardi 12 octobre 2010

LES HEUREUX ET LES DAMNES - F.S. FITZGERALD


Anthony Patch est un jeune homme brillant, vivant en oisif nonchalant, et s'essayant de temps à autre à l'écriture, dans le New York des années 1910, aux débuts de l'ère du Jazz. Grâce à son cousin, il fait la rencontre de la belle Gloria dont il tombe amoureux et qu'il épouse très rapidement. Le couple est de toutes les party (endiablées), tout le monde s'arrache leur compagnie. Ils sont heureux. Leur principal bonheur est de penser à plus tard. Ce plus tard incertain sur lequel il mise tant, est conditionné par l'héritage d'Anthony de la considérable fortune de son grand père. Une fois cet argent gagné, la vie sera douce, faite de voyages, de brise d’été au bord de la mer, de soirées délicieuses entourées d’amis charmants, mais rien ne se passe comme prévu ... et leur amour, leur mariage se dégradent petit à petit ... 

Fitzgerald ne plaisantait vraiment pas avec le titre de son roman ! Gloria et Anthony, les personnages principaux, apparaissent dès la première page complètement perdus, hors de la société (et de ses codes de l'époque) et il est particulièrement fascinant de voir le couple si uni au début de leur idylle se désintégrer lentement au fur et à mesure du temps. Gloria et Anthony sont les personnages les plus antipathiques que j'ai pu rencontrer ces derniers temps (dans un livre). Ils sont tous les 2 vaniteux, égoïstes, futiles (dépensant des sommes folles en vêtements du dernier cri, résidence secondaire, ... jusqu'à ne plus avoir un sou en poche) et paresseux (beaux, certes) mais Fitzgerald parvient à nous faire garder espoir tout au long du livre qu'ils se ressaisissent enfin et sortent de cette spirale infernale d'excès en tout genre (fêtes somptueuses, alcools, sorties, ... et cela sans travailler évidemment). Même si on ne les aime pas particulièrement, on continue à s'intéresser à eux et on espère que le juge leur donnera raison et qu'ils récupèreront l'argent de leur grand père (l'argent n'étant cependant nous le comprenons bien le vrai problème ...). Comme dans ses autres romans, la peinture des personnages est brillante, son style (bien qu'il s'agisse seulement de son 2ème roman) est déjà bien affirmé, élégant et subtil, poétique et minutieux, fluide, ironique voire cynique, la mélancolie y est omniprésente. On sent par ailleurs également que le livre est largement inspiré de la propre vie de Fitzgerald. L'auteur se référence d'ailleurs lui-même vers la fin du roman : "Dieu que ces nouveaux romans me fatiguent. Où que j'aille une idiote me demande si j'ai lu L'Envers du Paradis. Sont-elles toutes comme ça? Si oui, ce que je ne pense pas, la génération à venir ne vaudra rien. Je suis las de tout ce réalisme de bas-étage."  Peut-être pas le meilleur des Fitzgerald mais ça vaut tout le même le coup de le lire, si, si, vraiment (je suis une inconditionnelle de cet auteur, ceci expliquant (peut-être) cela ;-))! 




Petit aparté : J'avais lu sur internet que ce livre serait adapté au cinéma avec Keira knightley, il s'avère qu'il ne s'agit pas de ce livre même, mais bien d'un biopic sur Francis S. Fitzgerald et sa femme Zelda !! J'ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner !! 

samedi 9 octobre 2010

13 MOST BEAUTIFUL SONGS FOR ANDY WARHOL'S SCREEN TESTS - DEAN WAREHAM & BRITTA PHILLIPS


Dans les années 60, ANDY WARHOL avait pour habitude de réaliser des screen tests des visiteurs, célèbres ou inconnus, qui défilaient dans son atelier. Dans chacun de ces tests, la pose ne répond pas à des critères de mise en scène particuliers : le personnage est en général de face, sur un fond noir ou blanc, en présence d'un éclairage puissant (le plus souvent latéral) en contre plongée, le cadrage est très serré, on ne voit que les têtes des "sujets" se détachant du fond. Presque des photomatons en mouvement ... en somme. La projection de la bobine est de 16 à 18 images / minutes, un ralentissement qui produit une sorte de suspension de l'image, comme un flottement. Se révèlent alors des regards, des doutes, des gênes, l'ennui, des rires, des pleurs, ... De cette fascinante oeuvre cinématographique, le duo de musiciens Dean Wareham et Britta Phillips a décidé de faire un spectacle performance. Ensemble, ils ont sélectionné 13 Screen tests pour lesquels ils ont composé une partition live. 

(Difficile de faire un choix, je dirais que mes screen préférés sont ceux de Paul America [qui rit], Ann Buchanan (cry girl : le plus impressionnant selon moi), Jane Holzer [qui se lave les dents] mais les autres sont super également (je pense notamment à ceux de Lou Reed [qui boit tranquillou son Coca], d'Edie Sedgwick, de Freddy Herko [une fin plus tragique, je ne vois pas], de Nico[qui lit, rêve] ou de Dennis Hopper)

A chaque portrait, une chanson toujours d'une formidable pertinence relativement aux rythmes et aux émotions suscités par les images. Le son du duo s'ancre bien évidemment dans des influences velvetiennes mais distille également un blues rock teinté de folk et d'électro, le tout porté par un chant mixte aérien et élégant. On se laisse totalement emporter par ces sonorités planantes tout en cherchant dans les regards des sujets les présages d'une fin tragique (le plus souvent). Dean Wareham s'essaye (sa voix tremblote) à quelques commentaires entre chaque portrait sur les sujets que l'on voit à l'écran généralement en anglais mais parfois en français (avec un petit accent british tout à fait charmant), Le bonus : une reprise : Bonnie and Clyde de Serge Gainsbourg (très réussie). On ressort de ce ciné - concert un peu mélancolique, un peu nostalgique, un peu remué mais apaisé (et l'envie de se refaire la discographie du VU en intégrale ;-)). ça faisait longtemps que je n'avais pas passé une soirée aussi excellente ! Courrez-y, vous ne le regretterez pas ! 


vendredi 8 octobre 2010

BORN TO BE WILD : LE LEOPARD


L'imprimé "jungle" a des faux airs de déjà vu : les saisons s'enchainent et LE LEOPARD persiste. Cette année, il se décline sous toutes les formes : jupes, t-shirts, sacs, chaussures, ceintures, manteaux, chemises, ... mais surtout revient à ses teintes d'origines ! Exit les variations technicolors que ce dernier a connu sous la vague 80's ... Cela dit, s'il opte pour une robe naturelle, il n'en conserve pas moins sa capacité à apporter ce qu'il faut de twist chic, décalé, rock à une tenue ! Grrraou !

jeudi 7 octobre 2010

MISSION FLORIMONT DE SEBASTIEN AZZOPARDI


Nous sommes en 1534. François 1er se voit obligé de s'allier avec Soliman le Magnifique et les Ottomans afin de contrer la folie des grandeurs de Charles Quint, maitre du Saint Empire romain germanique, qui menace la France d'encerclement. Pour cela, une seule solution : le roi envoie son dernier limier, un certain Florimont de la Courneuve, à Constantinople. Florimont, professeur de lettres de son état, est un bellâtre niais de sous-préfecture, une poule mouillée qui n'a pas vraiment le profil du héros. Muni de 3 pilules miraculeuses, d'un canasson blanc en polystyrène et accompagné d'une espionne au service du Vatican, voilà donc notre Don Quichotte mâtiné d'OSS 117 chargé de sauver la France.

Je vais très rarement au théâtre, pour ne pas dire jamais ... mais sortie familiale oblige ... Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, je n'ai pas été déçue, j'ai passé une soirée vraiment agréable, sans prise de tête, j'ai beaucoup ri ! Le spectacle, est à l'affiche depuis plus d'un an, et si les lieux (et les interprètes) se sont succédés, le succès lui ne se dément pas (nomination meilleure pièce comique Molières 2010). La fable historique, trame de l'histoire, est en fait un prétexte au délire le plus total. La pièce est faite d'anachronismes (une floppée), de gags, de jeux de mots, de chansons loufoques, de situations burlesques et de jeux de scènes qui lui donnent un rythme soutenu. On quitte souvent l'humour fin pour la franche déconnade. C'est efficace en tout cas, on ne s'ennuie pas ! La réussite du spectacle tient surtout à l'énergie et à la bonne humeur que déploient sur scène les 5 comédiens. Ils se glissent tous avec une facilité déconcertante dans la peau d'une multitude de personnages (un pape bling bling, des prisonniers russes, etc) ! N'hésitez pas à y aller, si la troupe passe près de chez vous, on passe un très bon moment !!


(Dans la version que j'ai vu, Margot était jouée par Aurélie Konate, ex Star académicienne !)

mardi 5 octobre 2010

CARL BARAT- CARL BARAT



C'était attendu. Après avoir formé, dissous, reformé The Libertines, après avoir formé et (encore !) dissous Dirty Pretty Things, après avoir observé le succès de Peter Doherty (avec Grace / Wastelands, magnifique album, notamment), CARL BARAT se lance dans l'aventure solo avec un disque éponyme.

En écoutant (religieusement) tous les albums de Peter Doherty et de Carl Barât, on est frappé par cette unité d'eprit, qui va en fait au-delà de la cohérence musicale, un même parfum mélancolique, une même nostalgie dans laquelle on se jette à corps perdu, une ardeur adolescente brulante et ironique traversent leurs oeuvres ... et le dernier né de Carl ne fait bien entendu pas exception ! Trahisons amicales, amours blessées voilà de quoi Carl parle dans ses textes. C'est sur la forme que se joue la différence, si Peter a opté pour l'accoustique et le dénuement, Carl a préféré un style plus produit. Carl nous entraine dans son univers, un univers très proche de celui du cabaret voire du cirque. Quelque chose de festif donc mais aussi de rétro et de français (Je regrette, je regrette en témoigne) (ses oirgines française/russes/polonaises doivent y être pour quelque chose ^^). The Magus (dont j'aime bcp les paroles) avec son ambiance de vieux numéro victorien plante le décor dès le départ. Entre ballades dépouillés (la très belle She's something qui a pour cri de ralliement We Need More Time, Ode To A Girl, la très Libertines So Long My Lover) et titres plus travaillés à l'aide de choeurs, de cordes, de carillons, de pianos et de percussions (le sautillant single Run With The Boys, ma préférée The Fall), on a affaire à un album de très bonne facture qui devrait réconcilier les réfractaires à Carl Barat (même si certains fans risquent d'être décontenancés, le son étant plus pop, propre, moins Clash)  ! Seul point noir : la pochette ....


ALBUM EN ECOUTE ICI

Bonus (version japonaise) (j'adore)
Death Fires Burn At Night

CARL BARAT, CARL BARAT >> 4/5

samedi 2 octobre 2010

RECORD COLLECTION - MARK RONSON


3 ans après VERSION, un album de covers sorti en 2007, qui lui a valu un Brit Award du meilleur artiste masculin, et 4 ans après la sortie de BACK TO BLACK d'AMY WINEHOUSE produit de sa main de maître , MARK RONSON revient avec un 3ème album intitulé RECORD COLLECTION


Aucune reprise à l'horizon mais 13 morceaux originaux dans tous les sens du terme et de qualité, qui plus est ! On découvre un formidable patchwork d'univers (soul, hip hop, pop, 60's, ...) et d'influences diverses pour un son à cheval entre vintage et moderne. Hormis 4 interludes instrumentaux, Mark a su s'accompagner d'une tripotée d'artistes regroupés sous cette unique et mystérieuse : The Business Intl. : Spank Rock, Boy George, Ghostface Killah, D'Angelo ... ça donnerait presque le tournis et ça tombe bien : faire tourner les têtes, c'est ce qui plait à Mark Ronson, qui n'hésite pas à dynamiser son album jusqu'à perdre haleine et réussit à tirer le meilleur de collaborations même improbables. Le LP commence fort avec la très groovy Bang Bang Bang co-écrit avec Nick Hodgson (Kaiser Chief) (rytmes électro, refrain entêtant, rengaine inspirée de la comptine Alouette, je te plumerai ) et se poursuit avec la musclée Lose It (In The End) (sur laquelle Mark pose également sa voix). S'ensuit la très efficace Bike Song (son clip est d'ailleurs génial !)  qui marie à merveille la voix de Kyle Falconer et le flow abrupt de Spank Rock . Si les 4 premiers titres sont très très bons, la suite ne déçoit pas puisque Mark Ronson ne baisse pas le pied et fait tourner ses machines de production à plein pot que ce soit sur Somebody To Love Me aux accents carribéens de Boy George et Andrew Wyatt ou encore sur la très british Record Collection (avec Simon Le Bon de Duran Duran) ! A noter que l'on croise à plusieurs reprises l'ex Pipettes Rose Dougall (Hey Boy avec Theophilus London, la très efficace You Gave Me Nothing avec Andrew Wyatt ou encore The Night Last Night avec Alex Greenwald). Le tout est servi bien serré, à la sauce 80's (pas dans le mauvais sens du terme) de préférence (Il faut savoir que Ronson vient de réaliser son rêve le plus cher en produisant le 13ème album de Duran Duran : cela n'a pu qu'influencer son travail ;-)) ! Record Collection est coloré, malin et vitaminé, exactement comme on pouvait l'espérer de la part de l'élégant britannique!! 

ALBUM EN ECOUTE ICI

RECORD COLLECTION, MARK RONSON >> 4/5

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